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LE DAUPHIN DE DALE.
E xcepté le très-petit nombre d’espèces de Dauphins que lès circonstances ont souvent
permis d’observer, dont les caractères sont remarquables et qui se présentent
constamment les mêmes, toutes les autres sont si peuhonnues, si imparfaitement
caractérisées , que <ee n’est jamais sans beaucoup d’incertitude qu’on y rapporte les
rares individus qui ont avec elles quelques ressemblances, que le hasard fait parfois
rencontrer au milieu des mers, ou qui viennent de loin à jp in échouer sur nos
rivages.
Le Cétacé dont nous donnons aujourd’hui;; la figure est dans eé cas. Nous
n’avons aucune certitude qu’il ait appartenu à l’espèce décrite et figurée par Dale ;
sous le nom de Bottle nose haie ( Antiq. of herrich p. ^12, f. i«4» )r^ êt si nous
lui donnons le nom de cptte espèce, c’est parce qirôl l’a reçu de M. de Blainville,
et que les principes de la Cétologie sont si imparfaits que les raisons que nous aurions
pour en faire le type d’une espèce nouvelle ne seraient pas mieux fondées que celle
qui nous porte à lé regarder comme un individu d’une espèce déjà .connue.
Si, pour établir les rapports naturels des Cétacés, il était possible de se laisser
conduire par les analogies qui sont devenues dés guides si fidèles dans toutes les
autres branches de la Mammalogie, on serait forcé de faire de ce Dauphin le type
d une espèce nouvelle §t même d’une genre nouveau; mais si nous savons quelles sont
les modifications de forme que les individus d’une- même espèce peuvent nous présenter
par les'différences d’âge, de sexe, chez les autres Mammifères, nous l’ignorons
presque absolument pour les Dauphins : tout cé que l’observation à pu faire
connaître, c’est que les changemens qu’ils éprouvent sont considérables, comparés
à ceux des autres animaux de leur classe. Ainsi ces derniers conservent toujours
le même nombre de dents, tandis qu’il paraît être extrêmement variable chez les
premiers.
La description et la figure de ce nouveau Dauphin de Dale ne doivent donc encore
être considérées que comme des laits isolés qui pourront aider quelques jours à
faire l’histoire raisonnée de ces animaux, si peu observés et si dignes de l’être.
Ce Dauphin, qui était femelle, vint échouer près du Havre en Septembre de
1 année dernière, et j ’en eus connaissance par mon fils qui se trouvait sur les lieux,
et qui m en envoya une description sommaire, et un léger croquis. Depuis , notre
Muséum ayant fait l’acquisition de cet animal, et M. de Blainville, qui se trouvait aussi
au Havre au moment où il fut pris, ayant publié des détails intéressons sur ses
caractères (Nouveau Bulletin des Sciences, Septembre 1825, page 13 9), j ’ai cru