CHIEN DE POMERANIE.
Q uand oh considère quelle est la modification principale des races les plus nombreuses
de nos Chiens domestiques, on reconnaît que'c’est celle qui caractérise le
Chien de berger, l’Épagneul ou le Barbet, c’ést-à-diie, .une boîte cérébrale très-
développée, renfermant une encéphale à peu près de la même dimension qu’elle.
La raison en est sans doute A l’influence de l’homme, qui a mieux aimé propager
les races qui lui oflraient plus d’intelligence et-de secours, ou qui a constamment
agi sur l’espèce, de manière à accroître les facultés intellectuelles qui lui étaient
naturelles, et par conséquent les organes où elles ont leur siège.
Cette dernière cause me semble même avoir concouru, plus encore que la première,
à la production de ces races nombreuses qui se font remarquer par l’étendue
ae leurs sentirnens, la' facilité avec laquelle elles comprennent les signes, leur intelligence
pleine de finesse et de pénétration.
En efifet, chaque nation à, pour ainsi dire, des races de cet ordre qui lui sont
propres; èt Buffon, qui a principalement envisagé les Chiens sousce point de vue,
pensait que l’Angleterre, la France, l’Allemagne avaient produit le Chien courant,
le Brao, le Basset, etc., et que les Épagneuls et les Barbets étaient originaires dé
Barbarie ou d’Espagne. Il n’attfibuait le pouvoir d e former de semblables, races
qu’aux peuplés favorisés par un heureux climat, et rejetait toutes les raees grossières
et chétives dans les pays arides ou dans les régions polaires ; mais l’expérience n’a
point eonfinqé ces vues; et quoique les races de Chiens soient toujours un indice
de développement intellectuel des peuples, elles ne sont pas de même l’indice des
climats : aussi a-t-on trouvé une race de Chiens fort remarquable par son intelligence
chez les Esquimaux, comme nous l’avons vu, race qui n’avait sûrement point été*tirée
d ailleurs avec tous les caractères qui la distinguent aujourd’hui, mais qui s’était
formée vraisemblablement par un efifet, long-temps continué sur elle, des moeurs,
des habitudes, du naturel de ces peuples remarquables par leur activité et leur
industrie, dans les déserts glacés qu’ils habitent.
Outre le grand développement de son cerveau, le Chien de Poméranie a des
caractères qui lui sont particuliers. Ses oreilles ne se sont point agrandies ; il les
porte droites, et elles conservent tous leurs mouvemens : très-différens en cela des
autres Chiens dont il se rapproche, et qui, pour la plupart, ont des oreilles longues,
pendantes et immobiles en partie. Son museau s’est raccourci, ce qui a diminué
étendue du sens de l’odorat et du goût; - et il a pris des formes trapues qui sont
encore augmentées par le pelage long, lisse, épais et dur dont son corps est revêtu,