2 CH A T AU X OREILLES ROUSSES OU CH A T ROTTÉ.
et le chanfrein sur le nez et entre les deux yeux est également blanc. Le tarse est
remarquable par une ligne noire qui se divise à la naissance des doigts pour les
envelopper; et les doigts des pieds de devant sont bordés de la même manière.
Deux taches très-noires et larges garnissent la partie supérieure et interne des
jambes de devant; et la queue, garnie de cinq ou six anneaux noirs,-n’a de complet
que les trois ou quatre de son extrémité qui se termine par cette couleur.
Cette description fidèle ne convient que d une manière générale à tous les individus
de l’espèce. Ceux que possèdent nos cabinets ont des teintes plus fauves où
le gris est moins sensible; et sur quelques-uns les taches du corps sont plus visibles.
M. Temminck assure que la teinte fauve est celle des femelles. Quant aux taches,
elles sont d’autant plus visibles que l’animal est plus jeune. En effet, un très-jeune
individu de cette espèce, que les collections du Muséum doivent aussi à A. Du-
vaucel, est tout-à-fait un animal tacheté ; mais tous sans exception sont remarquables
par la teinte rousse brillante de leurs oreilles.
Les couleurs des parties supérieures du corps résultent de poils soyeux annelés
de blanc, de fauve et de noir; il paraît que les anneaux blancs et noirs dominent
chez les individus mâles, et les blancs et fauves chez les femelles.
J’ai quelque raison de présumer que la pupille , dans cette espèce , prend une
forme allongée à la lumière, comme celle de notre chat domestique. Quant aux
autres caractères génériques, tout annonce qu’ils ne diffèrent point de ceux des
Chats proprement dits.
M. Temminck le désigne par le nom latin de Caligata3 à cause de la partie noire
des pieds, qui a aussi valu à cet animal le nom de botté que lui a donné Rruce. (Voy.
vol. i 5 in-8°. de la Trad. franc., pl. 5o, p. a38. ) C’est à ce voyageur que Ruffon
devait la note fort exacte qu’il a insérée, sur cette espèce, à la page aSa du troisième
volume de ses Sùpplémens; et, malgré l’opinion de M. Temminck, il n’est rien
moins que certain que ce soit de ce Chat dont parle Olivier dans son voyage en
Egypte, pag. 4 1 ? tom. II, sous le nom de Chat de Lybie, car il ne rapporte aucun
des traits qui le caractérisent.
Septembre 1826.