CHAT DU NÉPAUL.
C EST encore une acquisition que nous devons aux nombreux travaux et au zèle
éclairé d’Alfred Duvaucel, enlevé trop jeune aux sciences qui avaient si légitimement
fonde tant d’espérances sur lui. Nous aurons souvent encore à gémir
sur sa mort prématurée, car nous aurons souvent encore à parler de ses découvertes
dans l’Inde. Et qui pourrait se plaindre de nos regrets? N’éprouve-t-on pas
quelque satisfaction à se rappeler ceux qui ont servi les sciences avec désintéressement,
qui leur ont sacrifié leur vie, sans espoir de récompense, et dont les travaux
nous enrichissent sans nous demander, pour ainsi dire, ni .soin ni effort? On
peut ne pas témoigner sa reconnaissance par de bonnes actions, mais on ne refuse
guère de le faire par de bons sentimens.
Le Chat dont nous donnons la figure se trouve non-seulement au Népaul mais
encore au Bengale.
Il a les proportions du Chat domestique. Sa longueur, du bout du museau à
I origine de la queue, est de quinze pouces. Sa queue a huit pouces, et sa hauteur
moyenne est de dix pouces.
Tout le fond du pelage est d’un gris clair, provenant de poils soyeux, assez courts,
dont la base est grise, la partie moyenne fauve clair, et le bout annelé de blanc
et de noir; et les taches brunes qui le varient n’en diffèrent guère que parce que
les poils qui les forment ont leur partie moyenne brun-foncé au lieu de fauve-
clair. Le museau est gris pâle, la gorge blanche; deux taches se trouvent sur les
joues ; une naît au coin de l’oeil et se termine sous l’oreille, et la seconde naît
en arrière de la commissure des lèvres, et se prolonge un peu au-delà de la première.
Le dessus de la tête est marqué de quatre raies de taches parallèles, qui
s arrêtent derrière les oreilles; et de là en naissent trois semblables qui s’étendent
le long de l’épine jusqu’à la queue. Au dessous de la gorge, à la naissance du cou,
est une tache qui forme un collier, et une autre semblable se voit au point où le
cou finit. Des taches irrégulières descendent le long des épaules et viennent se réunir
à deux taches transversales qui ornent la poitrine. La face externe des membres
antérieurs présente quelques taches isolées transversales, et leur face interne est
surtout remarquable par la tache très-large qui se voit à sa partie supérieure. Trois
grandes taches transversales naissent du dos et descendent sur les flancs ; et le reste
du corps ainsi que les cuisses ne présentent que des taches isolées et petites comparativement
aux autres; celles de la lace externe de la jambe sont transversales, et
on en voit deux seulement, aussi transversales à la face interne. La queue a cinq