ANTILOPE.
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In e tte belle espèce ¿ ’Antilope est une de celles qui ont été le mieux observées.
Indépendamment de ce qu’en disent quelques voyageurs, tels que Thevenot (Voy.
t. III, p. n i et 112), Mandeslo (Yoy. t. II, p. i 95) , e tc., Aldrovande en donne
une ort bonne figure (de Quadr. Bisul., p. 756), qui semble avoir été méconnue;
mais la peinture originale de cette figure que j ’ai vue ne me perm et pas de douter qu’elle
ne soit celle de l’Antilope : les couleurs m’ont confirmé ce qu’annonçaient déjà les
formes. Ce n ’est cependant qu’à Pallas (Spicil. zool., fase. I , p. i8 e t 19, pl. 1 et ,1)
que nous devons une histoire de l’Antilope ; il put étudier cette espèce vivante dans
a ménagerie du prince d’Orange à La H aye, où plusieurs individus mâles et femelles
vécurent pendant un assez grand nombre d’années et se reproduisirent.
L Antilope est un peu moins grande que notre Daim ; elle a près de quatre pieds
du bout du museau à l’origine de la queue, et sa hauteur au garrot est d’environ
deux pieds sept pouces. Sa queue a six pouces, et sa tê te, du bout du museau entre
les deux cornes, en a sept.
Le brun et le blanc se partagent son pelage. Toutes les parties supérieures de son
corps sont brunes, et le blanc se rencontre autour de l’oe il, à la face interne de l’oreille,
sur le mufle et sur les lèvres, sous la mâchoire inférieure, en avant de la
poitrine, sur le sternum , l’abdomen, la face interne des cuisses et des jam bes, et la
partie inférieure de la queue. Les cornes et les sabots sont noirs, et l’iris est brun-
jaunatre ; mais les parties brunes varient beaucoup pour l’intensité de la couleur du
jeune âge à la vieillesse. Les petits naissent sans livrée, et leurs parties colorées
sont d un brun clair. A mesure qu’ils avancent en âge, cette couleur devient plus
foncée ; et vers la fin de leur vie elle est presque noire : c’est ce que nous apprend
M. Duvaucel; et Pallas rapporte qu’à l’âge adulte les femelles, qui n ’ont jamais de
cornes, prennent de chaque côté de l’épine, le long du dos, une ligne blanche, ce
que M. Duvaucel ne dit point, et ce qui ne s’aperçoit pas sur la figure ¿ ’Antilope
femelle qu il nous a envoyée et que nous publions.
Avec les formes et les proportions légères et élégantes des Gazelles, l’Antilope a
des cornes dont la surface est formée d’anneaux à peu près parallèles, et qui s’étendent
de la base de ces organes presque jusqu’à leur extrémité. Ces cornes croissent
en s écartant l’une de l’autre, et quand elles ont acquis toute leur grandeur, elles
ont jusqu’à trois courbures ou ondulations en avant et en arrière.
Les yeux, semblables à ceux de tous les rum inans, c’est-à-dire avec une pupille
allongée transversalement, ont en outre un larmier qui est chez les mâles au milieu