PATAS A BANDEAU BLANC,
MALE ADULTE.
B u f f o n a parlé d’un Patas à bandeau noir et d’un Patas à bandeau blanc, et il a donné
les figures de l’un et de l’autre (t. xiv, pag. 208, pl. 25 et 2 6 ) ;‘mais il ne regardait
leurs différences que comme des différences de variété. J’ai moi-même donné la
figure et la description d’un Patas à bandeau noir dans la i 5e livraison de cet ouvrage.
Depuis j ’avais eu occasion d’observer un grand nombre de Patas, et tous appartenaient
à l’espèce que j ’avais décrite, ou autrement à la variété caractérisée par le
bandeau noir. Aujourd’hui le hasard m’a procuré la variété ou l’espèce à bandeau
blanc, beaucoup plus rare sans doute que la première, et qui se présente avec des
caractères assez particuliers pour qu’il devienne important de la connaître mieux
qu’il n’était possible de le faire par le peu de mots qu’en disent Buffon et Dauben-
ton ; car elle se distingue de la première autrement que par le bandeau du front,
et pourrait faire mettre en doute ce simple titre de variété sous lequel tous les
naturalistes l’ont désignée jusqu’à présent.
A la vérité, mon Patas à bandeau noir était une jeune femelle, tandis que celui à
bandeau blanc est un mâle adulte, et l’on pourrait attribuer les différences de couleurs
aux différences d’âge ou de sexe; mais, outre que l’individu à bandeau noir
de Buffon était une femelle adulte, ce qui exclut l’influence de l’âge, on sait que
dans le genre très-naturel des Guenons les mâles et les femelles ne diffèrent point
par les couleurs ; et ce qui a été observé chez les Callitriches, les Grivets, les Mal-
broucks, les Man gabeys, existe sans doute chez les Patas. Par conséquent le Patas à
bandeau noir et le Patas à bandeau blanc sont des types de deux espèces ou de deux
simples variétés d’une seule et même espèce. Nous ne toucherons point à cette question
sur le seul examen de l’individu que nous publions aujourd’hui ; nous pourrions
même dire le seul que l’on connaisse, car Buffon et Daubenton se bornent à indiquer,
en parlant de leur second Patas, le trait qui le distingue du premier. D’autres
détails porteront à penser que d’autres traits encore, non moins importans que le
premier, pouvaient être présentés.
En effet notre Patas à bandeau blanc diffère de l’autre par un pelage roux moins
foncé et plus orangé aux parties supérieures du corps, par l’absence de moustaches
noires sur les lèvres, par des membres antérieurs, gris dans toute l’étendue de leur
face supérieure, depuis l’épaule jusqu’à la main, au lieu d’être roux; par la jambe de
derrière entièrement grise aussi, au lieu d’être rousse ; par deux lignes de poils noirs
P i |W P
Itï
i f - * S x:
M h î t ! m