LE DAUPHIN DE DALE.
devoir réunir dans mon ouvrage toutes les notions qu’il était possible de- rassembler
sur cette espèce rare et curieuse, d’autant plus qu’il ne sera jamais possible
de'faire connaître les Cétacés autrement 'qu’après leur mort, comme je l’ai dit en
parlant du Dauphin commun. !
La longueur de cet animal était d’environ quinze pieds, et son diamètre, dans la
partie la plus large, de plus de deux pieds. De la nageoire dorsale au bout de la
queue, la distance était de près de six pieds, et la tête en avait deux et demi environ.
Sa forme générale était proprement celle d’un fuseau, et sa tête qui se distinguait
de son cou par un diamètre plus grand, se terminait én un museau arrondi, conique,
allongé et étroit, qui ressemblait plutôt à un bec qu’à des mâchoires. Les nageoires
pectorales> dorsales et anales, étaient petites proportionnellement à la longueur du
corps, mais d'une grandeur moyenne quant à son épaisseur. Les formes étaient
partout très-arrondies , excepté de là nageoire dorsale au bout de la queue où la peau
était relevée en carène, et sur les côtés de cette dernière nageoire, qui se prolongeaient
en arêtes de quelques pouces sur la queue.
La mâcheoire supérieure était un peu plus courte et plus étroite que l’inférieure,
et toutes deux étaient dépourvues de lèvres et de dents; mais, en se fermant, les
bords de l’une se logeaient dans des rainures de celle qui lui était opposée. L ’ouverture
de la bouche était de près d’un pied et demi.
L ’oeil, situé sur la même ligne que la bouche, et à dix pouces en arrière, était
petit, plus long que large, et l’on n’a point distingué la forme de la pupille; mais
la paupière .supérieure était sensible. L ’évent, situé en arrière des mâchoires,
avait la forme d’un croissant ; et-sa-partie convexe était dirigée du côté du dos. *11
n’y avait aucune trace d’oreille externe, pas même d’orifice du“canal auditif. La
langue n’a point été observée.
La vulve, dont la longueur était de plus de sixpoucès, ne se présentait que sous
forme d’une simple fente longitudinale ; elle était à un pouce de l’anus, et de
chaque côté se voyait un pli dans lequel une mamelle était cachée.
A son ouverture, à laquelle M. de Blainville dit qu’assista M. le docteur Surriray,
on trouva trois estomacs et un canal intestinal long et grêle *
Sa couleur était grise, foncée en dessus; et d’un gris blanchâtre en dessous; et
l’enduit graisseux de la peau donnait à ces couleurs le brillant qui distingue particulièrement
la peau des Cétacés.
Février 1826.
M