2 ÉCUREUIL D’HUDSON, MALE.
pattes de devant, qui font l’office de mains; le pouce, quoiqu’en rudiment, étant
opposable aux autres doigts, il se nettoie, lisse ses poils avec le même soin et la même
vivacité que l’Écureuil commun. Le penchant qui porte cet animal à chercher une
retraite aux pieds des arbres, ne lui a pas valu des ongles propres à fouir; il conservé,
quant à ces organes', tous les caractères des autres Écureuils ; sés ongles sont
minces, arqués et fort aigus, c’est-à-dire très-propres à grimper; et il est encore
porté, comme eux, à cacher les alimens qu’il ne consomme pas. Il parait, d après
Hearne, que cette espèce d’Écureuil est en nombre très-considérable dans les pays
boisés du nord de l’Amérique Septentrionale, et que les jeunes sauvages en pren-
, nent dans des pièges de grandes quantités ; car sa peau fait une très-jolie fourrure
et est devenue un objet de commerce.
Nous avons déjà rappelé plusieurs fois que les espèces d’Écureuils étaient sujettes
à plusieurs modifications dans leurs couleurs et produisaient conséquemment plusieurs
variétés. Celle qui nous occupe ne paraît pas faire exception à cette règle.
Outré l’individu vivant que j’ai sous les yeux, le Muséum en possède cinq autres
dans ses galeries, et ces animaux nous présentent des anomalies assez remarquables,
qui sont propres à expliquer les Singulières différences qui se trouvent entre les
descriptions des auteurs que no (Bravons cités^pius haiff."
L’individu dont j e donne la figure ésrsensiblentenl plus petit que notre Ecureuil
commun. Toutes les parties supérieures de son corps sont d’une ternie verdâtre qui
résulte de ce que ses poils sont alternativement annelés de noir et de jaune. Ses
oreilles, ses pieds de devant et ses pieds de derrière sont d’un roux brillant; et il
en est dé même de sa queue en dessus, laquelle a de plus une bande noire transversale
vers son extrémité qui est rousse; une ligne légère de poils noirs la horde
sur les côtés, en dessous elle est d’un gris fauve. Toutes lés parties inférieures du
corps depuis l’extrémité de la mâchoire inférieure jusqu’à l’anus sont blanches. Les
joues et les paupières inférieures et supérieures sont également blanches; et la
partie blanche du ventre est séparée de la partie verdâtre des flancs par un ruban
noir; une tache longitudinale de cette coilleur se trouve à l’extrémité du museau
sur le nez. Les oreilles sont sans pinceaux, mais les moustaches sont longues et
noires sur les joues et sur les yeux.
Parmi les cinq individus empaillés des cabinets, il en est deux dont les parties
supérieures se font remarquer par une teinte très-brune. Sur le pelage de deux
autres, c’est le roux qui domine, principalement le long du dos où ils rappellent
toul-à-fâit l’Écureuil commun. Enfin, lé cinquième, brun comme les premiers, n a
point les membres roux, mais d’un brun tiqueté comme celui du dos, et la bande noire
des flancs est à peine visible : ce qui se remarque aussi sur un des individus roux.
Ces différences expliquent fort bien pourquoi Forster et Hearne ont confondu cet
Écureuil avec l’Écureuil commun; pourquoi M. Franklin ne parle pas de la bande ou
du ruban si remarquable des flancs, et pourquoi M. Warden n’a pas reconnu cette
espèce dans son Écureuil rouge. , , ,•
Elle est désignée par le nom latin d'Rudsonius dans les catalogues méthodiques.
Décembre i 8a4-