GUEVEI FEMELLE.
W m m le pr6mier auteur reconnu par les naturalistes qui ait parlé du Guevei
d après Adamson ( r. n i, p. 3.o et ?77, pl. 43, fig. 2 ), et il prit cette Gazelle pour
un Chevrotain. A la v en te, ces derniers animaux n ’étaient pas alors pour lui ce qu’ils
sont aujourd hu. pour nous; car il les distinguait peu des Gazelles proprem ent dites.
Au reste, il n avait jamais vu de cette espèce qu’une corne, encore ne la lui attribuait-
d que par conjecture. C’est Pennant qui a établi les véritables rapports du Guevei
( Sym , p. 2 « ), et beaucoup plus exactem ent, sans doute, qu’il ne le pouvait penser
ui-meme ; car n ’en ayant aucune figure, ou plutôt n’ayant que la figure de la corne
vue par Buffon, il le place à côté du Grim m , comme il ¿envient encore de le faire
après qu on a pu en acquérir une Connaissance exacte, .et il le nomme Antilope royal.
1 allas a suivi les indications de Pennant (Spicil fasc. p. ,8 , n”. 20 ), sans autres
moyens de les apprécier; et il désigne le Guevei par le nom de Pygmoea. Les premieres
figures qu. me paraissent avoir eu pour objet de représenter le G uevei, sont
celles que Bosmann a jointes à son voyage de Guinée (p . 2S2, n»■, i'e t 2). On
sait qu’il donne à toutes les Gazelles le nom de C erf : mais il désigne assez bien lé
Guevei par 1 extrême m inceur de ses pattes et sa couleur grisâtre j car pour ses
ligures, elles sont tout-à-fait infidèles, et on peut en dire tout autant de celles de Shaw
(G en. zool., pl. 188) et de Schreber (pl. .260 B ), faites l’une et l’autre d ’après des
dépouilles auxquelles les préparateurs ont donné les formes les plus arbitraires.
L’on pourrait même douter que celle du dernier représentât XAntilope pygmoea -
car la couleur fauve brillant dont elle est peinte n ’est point celle de cette espèce; mafr
cette couleur n ’est pas non plus celle de l’original qui se trouve encore dans notre
Muséum. Depuis Pennant on a assez communément rapporté au Guevei un passage de
Desmarchais (Voy.-t. 1, p. 3 i ), où il parle de très-petites Gazelles à cornes de deux ou
trois- pouces de longueur; mais comme il n ’emploie que des expressions générales,
ce passage, où les comparaisons sont, très-exagérées, peut aussi bien se rapporter
au Grimm qu’au Guevei. Les auteurs qui ont parlé du Guevei, de manière à faire
connaître ses caractères spécifiques ou ses rapports, sont donc en très-petit nombre:
aussi la figure exacte que nous en donnons aujourd’hui ne sera pas sans utilité
puisqu’elle pourra rectifier les idées qu’on s’était faites d’après celles qui avaient paru
jusqu’à ce jour. Au prem ier aspect, on voit les rapports qui se trouvent entre le
Guëvei et le Grimm ; nous avons publié cette dernière espèce dans la 27'. livraison
(avril 1821) de cet ouvrage, et la comparaison des deux figures m ontre que l’un
et l’autre ont le chanfrein à peu près également arqué, la tête également lourde,
les membres également fins ; en un m ot, que leurs proportions diffèrent peu ; et tous
deux présentent cet organe particulier, qui semble remplacer les larm iers, et qui
sécrètent une matière odorante et visqueuse que le contact de l’air colore en noir. Ils
se ressemblent encore par les organes essentiels, par leurs m em bres, leurs sen s, etc.
L eurs principales différences sont dans les couleurs.
Le Guevei est généralement d ’un gris légèrement rougeâtre, plus foncé sur le