2 SAJOU A PIEDS DORÉS, OU CÏIRYSOPE.
jaune roussâtre aux quatre pieds, et du brun du dessus du corps à la queue, dont
le bout était noir. Enfin les oreilles étaient couvertes de poils. Or Y Ouavapavi a le
corps grisâtre , plus clair vers la poitrine et le ventre ;,-ses extrémités sont d’un brun
jaunâtre, sa queue est de la couleur du corps et noire à son extrémité, et ses oreilles
sont couvertes de poils. On a certainement plus d’une fois regardé comme identiques
des descriptions dont les termes se ressemblaient moins que ceux que nous venons
de rapprocher. Mais il est temps de revenir à notre Chrysope.
Sa taille et ses proportions étaient à peu près celles du Sajou ; il avait environ
un pied du museau à l’origine de la queue, et celle-ci dépassait peu la longueur
du corps. Sa tête avait une forme très-arrondie et elle était grosse. Sous ce rapport,
elle ressemblait à celle du Sajou à grosse tête, que j ’ai fait connaître dans la
19e. livraison (août 1820). Sa face était entièrement d’une couleur de chair un
peu tannée, et elle était entourée d’un large cercle de poils blancs qui couvrait le
front, les joues, s’étendait jusqu’aux oreilles, et venait se rejoindre sous la mâchoire
inférieure. Le reste de la tête était d’un brun grisâtre un peu foncé, et cette couleur
descendait le long de la partie moyenne du dos; tous les côtés du corps, les
épaules, les flancs étaient d’un gris jaunâtre très-doux à la vue, et les parties infé-
inférieures du corps, c’est-à-dire, le cou, la poitrine', le ventre et la partie supérieure
et interne des cuisses, étaient blanches. La queue en dessus, à son origine* avait la
couleur du dos; dans tout le reste de sa longueur elle était blanche, lavée d’une légère
teinte jaune. Ses quatre membres, les antérieurs sur tout l’avant-bras et sur la partie
antérieure et inférieure du bras, et les postérieurs sur toute là cuisse et sur toute
la jambe, étaient d’un beau fauve doré. La peau des doigts, de la paume et de la
plante était bleuâtre, et les oreilles avaient la couleur de la face. Les poils étaient
épais, doux et très-soyeux sur toutes les parties supérieures du corps; ils étaient
moins fournis aux parties inférieures, et surtout au ventre. Sa queue était fort
touffue.
Cet animal, que je n’ai eu occasion de voir que pendant quelques jours, paraissait
avoir le même naturel que les autres Sajous ; il en montrait la pétulance, les
caprices; sa voix était semblable à un doux sifflement dans sa joie, et à un cri'âpre
dans sa crainte ou dans sa colère. On ignorait de quelles parties de l’Amérique
septentrionale il était originaire.
Le nom de Chrysopes pourra servir à le désigner dans les catalogues méthodiques.
Septembre 1825.