OUNKO.
C e t t e espèce de Gibbon *est la troisième'découverte'par MM. Duvaucel et Diard à
Sumatra. M. Duvaucel nous a envoyé lesi dessins qixe nous publions et les notes
qui doivent faire l’intérêt principal de ©et article-. Nous y verrons des anomalies
remarquables entre le mâle et la femelle, anomalies qui, bien constatées, réduira
de beaucoup l’importance du caractère principal du Siamang, et conduira à changer
le nom de Syndactile qu’il a reçu. Voici, au reste, comment M. Duvaucel s’exprime :
«. Notre troisième Gibbon, que j ’appellerai Oujiko, comme les Malais de Padang,
est encore plus rare que le précédent, puisque, depuis quinze mois à Sumatra,
nous n’avions jamais soupçonné son existence.>Au moment où je .vous écris, j ’en
possède une famille entière, le père, la mère et l’enfant, que *j’ai. tués presque
ensemble. J’en ai vu plusieurs autres absolument semblables : ainsi vous pouvez
compter sur l’existence certaine de cette espèce.
a L’Ounko est un peu moins grand que le Wouwou, auquel il ressemble tellement
sous presque tous les rapports, qu’on ne remarque guère entre eux d’autre
différence que leur couleur. Il est tout couvert d’un poil long et fourni, moins noir
et moins brillant que celui du Siamang, se rapprochant de celui du Wouwou par
sa longueur dans certains endroits, par un léger reflet brun qui varie selon l’incidence
de la lumière, et par le bas des reins et le dessous des cuisses d’un brun
foncé bien prononcé. Il lui ressemble encore par un bandeau blanc qui passe immédiatement
au-dessus des sourcils et vient se perdre sur les côtés dans d’épais favoris
blanchâtres, unis eux-mêmes au menton également blanc. La gorge n’est pas nue
et dilatable , comme dans le Siamang, mais seulement garnie de poils moins longs
et moins fournis que ceux du ventre. Au milieu de la poitrine du mâle est une
tache grise peu apparente et peut-être accidentelle. Comme dans les deux autres
espèces le scrotum est couvert de longs poils qui forment un pinceau légèrement
roussâtre au bout. Ainsi cette espèce tient étroitement aux deux précédentes : au
Siamang par la nature et la couleur de son pelage, au Wouwou par ses sourcils et.
ses favoris, sa physionomie et ses proportions, par l’absence du sac guttural,- et
par l’union de l’index au médius dans la femelle seulement. Entre autres caractères
ostéologiques, je citerai une quatorzième côte qui manque aux deux autres Gibbons.
« La femelle du Ounko, sensiblement plus petite que le mâle, en diffère encore
par l’absence des favoris blancs. Sa tête est toute noire, à l’exception de deux traits
blancs autour des yeux. Sa poitrine et son ventre sont peu velus; mais les poils du
dos, des épaules et de la nuque sont fort longs, et lui forment une sorte de