ÉCUREUIL D’HUDSON, MALE.
Les différences spécifiques d’organisation dans les Mammifères ne semblent pas
coïncider avec des différences de même ordre dans les dispositions instinctives et
les facultes intellectuelles, à moins cependant que nous n’établissions pas d’une ma-
mere exacte les rapports de ces deux ordres de phénomènes.
Quoi qu’il en soit, cette discordance nous paraît certaine, et l’observation n’en
sera point mutile, si ce doiLtanjours être une présomption d’erreur de notre part
et consequemment un motif de nouvelles récherchesmLdnjmuveaux"efforts, lorsl
que nous apercevons que l’harmonie cesse d’exister dans la nature, ou plutôt qu’elle
ne subsiste plus entre les idées qui nous la représentent.
Qu’y a-t-il de plus semblable pour les formes et les organes que le Loup et le
Chien, et de plus différent par les penchans, les moeurs, l’intelligence. Le Lièvre
et le Lapm semblent à tous égards se confondre à la vue; et cependant, l’un se
borne à choisir son gîte dans quelque léger sillon, tandis que l’autre se creuse un
terrier profond, y pratique différentes issues, s’y retire au moindre danger et y
dépose ses petits. Le Castor social élève pour sa sûreté des édifices considérables, le
Castor solitaire se contente d ’une simple excavation du rivage, et l’Écureuil d’Hudson,
au heu de se, construire un nid sphérique au sommet des arbres, et d’en faire son
habitation comme l’Écureuil commun ou celui de la Caroline, cherche un abri
dans la terre entre les racines des pins dont les fruits le nourrissent.
On connaissait déjà des animaux, très-voisins des Écureuils, et auxquels ils
araient été réunis pendant long-temps, qui vivaient sous terre : tel était par exemple
l’Écureuil suisse (Sciurus striatus) , qui ejuhroenu'le .type des, Tamias.;. mais parmi
les Écureuils proprement.dits, je crois que celui d’Hudson est le seul jusqu’à présent
qui nous ait présenté cette singulière anomalie. Nous trouvons cette particularité
caractéristique de ses moeurs dans le voyage du capitaine Franklin sur les
bords de la mer.Polaire, et c’est à peu près tout ce que l’on sait aujourd’hui du
naturel et des penchans de ce joli petit animal ; car Forster ( Act. Angl., t. 65,
pag. 578 ) , Pallas (Glires, p g . 376), Pennant (Hist. of Quad., pag. 412,• pl. 43)
Hearne (Voy. à l’Océan du Nord, trad. franc., t. 2, pag. 219 ) , Schreber (Tab. 214)’
Warden (Description des États-Unis, Éd. Franc., t. 5 , pag. 63o ) , se bornent à
parler de ses formes, de ses proportions, de ses couleurs, en un mot à en donner la
description plus ou moins complète, ou d’autres détails aussi étrangers à ses moeurs.
|j j uge par les observations que me présente l’individu queje possède, cette espèce
se nourrit des mêmes substances que les autres Écureuils, et elle en a les allures,
es mouvemens, les gestes : comme eux elle porte ses alimens à la bouche avec ses