SAJOU A PIEDS DORES,
Oü CHRYSOPE.
J e ne trouve aucune description de Sajou dans laquelle je puisse reconnaître
manifestement, ni même par approximation, l’espèce que je vais décrire, et à
laquelle je donne le nom de Chrysope, tiré de son caractère le plus remarquable,
de la belle couleur doree de ses quatre pieds. En effet, lorsque je consulte le catalogue
où l’on a réuni le plus d’espèces de Sajous, la Mammalogie de M. Desmarest,
je remarque d’abord que j ’en dois exclure onze de toute comparaison avec mon
Chrysope, le pelage de la plus grande partie de leur corps étant noir ou brun foncé.
Il ne peut donc être rapproché que des espèces à pelage grisâtre, c’est-à-dire, du
Sajou gris, qui nous- est représenté par celui dont nous avons donné la figure dans
la 12«. livraison de cet ouvrage; du Sajou barbu, dont M. Geoffroy a donné les
caractères dans le tome XIX des Annales du Muséum d’Histoire naturelle ; du Sajou
fauve, qui se trouve dans Sehréber, pl. xxxi, b. ; et du Ouavapavi, que M. de
Ilumboldt a publié dans son Recueil d’Observations zoologiques, pag. 325. Or les
membres gris-clair et le sommet antérieur noir de la tête du Sajou gris ne laissent
aucun doute sur la distinction spécifique de ce Sajou et de mon Chrysope ; et il en
est de même pour le Sajou barbu, dont les caractères sont si peu marqués qu’il
a été confondu alternativement avec le Sâjou brun et avec'le'Sajou gris. Le Sajou
fauve, Simiaflava, dont tout le corps est à peu près d’un Êtuve uniforme et dont
une partie du museau est noire, n’a rien nonplus- qui me permette d’en rapprocher
mon Sajou. Reste l'Ouavapavi, Simia aîbifrgîts_, qui, malgré quelques légères'
analogies, ne peut, pas plus que les précédensf ^associer au Chrysope qui n’a
point les orbites plus blancs que le reste de sa face couleur de chair et non bleuâtre,
dont les extrémités ne sont pas d’un brun jaunâtre, et qui n’a point le bout Je la
queue brun-noir, ni les oreilles cduvertes de poils, etc. Mais je trouve entre cet
Ouavapavi et le Sapajou jaune de Brisson tant de points de ressemblances que je
ne puis m’empêcher de les faire remarquer ici. Il est singulier qué les descriptions
de Brisson, «pellçs surtout qu’il a faites d’après nature, soient si négligées
par les naturalistes; plusieurs d’entre elles sont originales, et, leur exactitùde est
remarquable, même aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, les couleurs de ce' Sajou jaune
étaient du brun mêlé de jaunâtre et de blanchâtre aux parties supérieures du corps
mais un peu plus foncées sur le dos ; du blanchâtîe aux parties inférieur*, dû