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TCHICARA.
C ’est la prem ière fois qu’on donne une figure exacte et complète de cette singulière
espèce d’Antilope. Jusqu’à présent elle ne nous était connue que par la partie
des os du fro n t, où ses quatre cornes prennent naissance : ce qui avait suffi cependant
pour qu’on en fit le type d’un genre nouveau, fondé sur ces. cornes dont le
nom bre, en effet, ne s’était point encore rencontré chez un animal à l’état
sauvage.
Quoique les naturalistes n’aient encore que des notions très-vagues sur les rapports
de la structure des cornes avec le reste de l’organisation, et sur la valeur de
ces organes comme caractères zoologiques, on était conduit à penser, comme une
conséquence des idées qu’on s’était faites de ces rapports, qu’une modification aussi
considérable devait être accompagnée d’autres modifications non moins importantes
des organes et du naturel. Il faut convenir cependant que cette induction repose
sur des motifs assez faibles ; et rien de ce qui nous est d ailleurs connu du Tchicara
ne peut servir à la justifier : à la vérité nous ne le connaissons encore que par ses
formes et sa physionomie générales, et par quelques notes dont M. A. Duvaucel a
accompagné la figure qu’il nous en a fait passer et que nous publions. De nouvelles
observations sont donc nécessaires et suppléeront un jo u r, il faut l’espérer, à celles
qui nous m anquent; et c’est un espoir qu’on doit étendre à presque tous les autres
rum inans à cornes creuses, dont on n’est encore parvenu à carâptériser les groupes
que par la forme ou la direction des cornes, quoique l’observation, pas plus que le
raisonnem ent, n’ait motivé le choix de ce caractère. En effet lés cornes ne constituent
encore qu’un de ces signes artificiels, manifestation constante des faibles ressources
de la science qui les emploie, et des besoins dont elle réclame les secours.
Aussi peut-on dire qu’il n ’est aucune branche de la mammalogie qui ait aujourd hui
plus besoin d’observations nouvelles ; et la preuve que la structure des cornes est
insuffisante pour établir les rapports naturels des rum inans, c’est que depuis Pallas
jusqu’à ce jo u r, l’emploi de ces organes, comme caractères génériques, n a conduit
qu’à former des divisions arbitraires, dont l’infécondité suffisait seule pour démontrer
les vices. Au reste, c’est peut-être aux difficultés que présente 1 étude de ces
anim aux, difficultés qui ne se rencontrent dans aucun autre o rd re, dans aucune
autre famille au même degré, que la mammalogie devra des observations plus
détaillées que celles qu’elle possède aujourd’hui ; on verra peut-être alors que des
particularités qui n ’avaient été l’objet d’aucune attention se lient plus directem ent
au reste de l’organisation que des parties plus importantes en apparence, parce