CERF-NOIR DU BENGALE,
OU HIPPÉLAPHE.
]V [onsieur Alfred Duvaucèl nous a envoyé sous le nom de'Cerf-Noir du Bengale,
l’espèce de C erf dont nous donnons aujourd’hui la figure, et qu’il regarde, ainsi
que'm on frère, comme l’Hippélaphe oü Cheval-Cerf décrit par Aristote. E n effet,
de tous les Cerfs connus aujourd’h u i, Cette espèce est celle qui semble sè rapporter
le mieux à celle du philosophe grec, quoiqu’il y ait cependant encore entre l’üne
et l’autre des différences assez sensibles. Nous allons d’abord rapporter les paroles
d ’A ristote, nous donnerons ensuite la description du Cerf-Noir.
a L’Hippélaphe, dit cet illustre écrivain, est à peu près de la grandeur du C erf
« et se trouve dans l’Arachosie. Il a une crinière près des épaules; mais les crins
« du reste du dessus du cou sont peu nombreux. Il a de plus une barbe le long
« du larynx. Son pied est fourchu et sa tête armée de cornes qui ont de la res-
« semblance avec celles du Chevreuil. Sa femelle n ’a point de cornes. »
La taille un peu plus petite que celle du C erf com m un, des crins à la naissance
des épaules èt sous le c o u , des bois de médiocre grandeur avec deux andouillers
seulem ent, et les contrées Méridionales de l’Asie pour lieu d’origine ( l’Arachosie,
suivant Danville, était située vers le 33e. parallèle) : tels sont les caractères que nous
devons retrouver dans le Cerf-Noir du Bengale, s’il est l’IIippélaphe des Anciens.
Ce C erf est un peu plus petit que notre C erf d’Europe (C. elaphus), car sa hauteu
r aux épaules n ’est que de trois pieds,-*et toutes ses autres dimensions sont
dans la proportion de celle-là; sa tête paraît plus effilée et son chanfrein formé sur
une ligne plus droite; du reste il a comme lui des larmiers très-marqués et des canines.
Ses bois n’ont jamais que deux andouillers, un qui iiaît à la base antérieure
du m usçau, faisant avec lui à peu près un angle de 45 degrés, l’autre presqu’à son
extrém ité, mais à sa partie postérieure, et s’écartant de sa souche à peu près comme
le prem ier. Le pelage assez fourni, est surtout remarquable par sa longueur. Les
poils sont épais, secs et gaufrés : ce sont ceux du C erf commun dont les qualités
seraient accrues ; mais c’est su rto u t, dans toute l’étendue du cou que la longueur
de ces poils est remarquable ; ils recouvent entièrem ent cette partie du corps et
n ’y forment pas seulem ent-une crinière à la naissance de l’épaule, et une espèce
de fanon le long de sa partie inférieure, comme Aristote le dit de son Ilippélaphe;
ils commencent à s’allonger, depuis la tête, en dessus, sur les côtés et en dessous
du cou, et continuent ainsi jusqu’aux épaules. Au reste, le C erf d ’Europe et beau-
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