AYANT-PROPOS
Les derniers jours de décembre 1901, une grippe intempestive
me retenait au lit, lorsque je reçus de mon ami le D1' K.
Boeck, de Dresde, une carte illustrée, dont le maigre espace
réservé à la correspondance ne contenait que ces quelques indications
:
Une expédition est en train de s’organiser pour l’Himalaya et
cherche un médecin. Adressez-vous à M. le Dr H. Pfannl, à Baden,
près Vienne.
La grippe aussitôt de disparaître comme par enchantement !
Le même jour, une lettre partait pour Baden. En effet, point
n’était besoin de longues réflexions.: depuis plus de dix ans, je
me promettais d’aller une fois « voir » l’Himalaya et m’y préparais;
j’avais amassé, outre une foule de documents, pas mal
de renseignements pratiques, et fait même la liste de ce que je
devais emporter d’Europe.
Trois jours après, je recevais deux réponses ; la première
m’annonçant la transmission de ma lettre aux organisateurs de
l’expédition à Londres ; la seconde, de l’un d’entre eux, M. O.
Eckenstein, me demandant si je pouvais le recevoir prochainement
à Genève,
Huit jours après, il était chez moi, m’exposant le but dë l’ex pédition,
les conditions dans lesquelles elle se faisait, les préparatifs
terminés, en train de se faire ou à exécuter.
Trois journées ne furent pas de trop pour passer en revue
nos questions réciproques et nous mettre d’accord sur les nombreux
détails que comporte une telle entreprise.
Il s’agissait, en effet, de pénétrer dans cette région de l’Asie