ne nous a guère éprouvés ; au contraire, il ne nous a pas
semblé faire un effort bien considérable,
jjH I SàgÊdfL'': et nous sommes parvenus à
r 5Ü00 mètres avec infiniment
plus de facilité qu'au
; Mont-Blanc ou sur
■ toute autre sommité
j de 4000 mètres en
! Suisse.
Mais, pendant les
' six heures qui sui-
1 vent le passage du
■ 'col, nous avançons
| un peu lentement;
I la descente devient
rapidement fastidieuse,
car la neige s’est
; ramollie, et, bien
que les traces soient
(52.) Versant N. du Zoji-la.
apparentes et même Vh
profondément marquées,
le soleil est
si chaud que chaôun
enfonce à son tour
comme si personne
n’avait passé devant lui. ;
en outre, l’inclinaison est
très peu sensible, et l’on
passe une succession de
petits plateaux, lits d’anciens
lacs récemment vidés et
encore couverts d’un mètre et
plus de neige pourrie.
A mi-chemin, vers 10 y 8 h., après avoir encouragé les
derniers coolies à rejoindre les premiers, nous faisons une
petite halte au dak-bungalow de Goomber, dans une situation
ravissante, mais encore enfoui en bonne partie dans la
neige ; il ne peut être question d’y loger toute notre troupe
qui, d'elle-même, renonce à s’arrêter plus longtemps et repart
incontinent pour Mataiam.
Plusieurs de.ces petits plateaux ont une grande analogie
avec Salanfe, au pied de la Dent du Midi, et reportent mes
pensées à telle course de printemps au Luisin, avec mes
chers camarades du Club alpin suisse.
Cette même impression
de vaste
soli tude et le même
silence- frappent
d’autant plus étrangement,
qu’on sort
de la passe du Zoji-
la, et qu’on a encore
le souvenir
tout frais des sombres
couloirs et
des masses d’avalanches
sous lesquelles
on eût pu être enseveli jusqu’au milieu de l’été.
Peut-être aussi la fatigue n’est-elle pas étrangère à cette
manière d’envisager les choses. Et c’est avec un plaisir bien
réel que nous voyons apparaître, à un détour de la vallée, les
premières maisons de Mataiam, sur le toit desquelles toute
notre caravane est en train de profiter des derniers.rayons
du soleil pour se sécher et pour raccommoder ses sandales
de paille.
Une fois réconforté par quelques bonnes tasses de thé et
du lait de yack, animal que je vis dans ce village pour la
première fois, je fus occupé tout le reste de la soirée à exa-
6
(54-) Plateau de Mataiam.