Tolti en même temps que ceux qui avaient fait la route à
pied, et gagné une bonne avance par un départ matinal.
La réception fut encore plus grandiose que celle du jour
précédent; le thé à la cannelle et les pâtisseries arrivèrent en
telle profusion, que nos domestiques, après nous, s’en régalèrent
copieusement, puis serrèrent encore une partie des
gâteaux pour les jours suivants.
La soirée fut délicieuse; le rajah tint à s’occuper lui-même
de l’enrôlement
des
coolies; aussi
en une heure
cette corvée
était-elle terminée,
et, à
l’ombre des
mûriers et
des abricotiers,
nous
pûmes jouir
d ’un repos
parfait, loin
du bruit du
fleuve et des
soucis quotidiens.
Jeme rendis
avec Pfannl
et Wessely
(73.) Rajabs de Tolti. SU T U n e é m i -
nence voisine,
d’où la vue s’étendait sur le village et la vallée latérale
verdoyante qui débouche à Tolti dans celle de l’Indus. Au
sommet d’un petit monticule, la demeure du rajah, récemment
construite et non achevée, abrite sa nombreuse famille,
que nous aurions eu grand plaisir à visiter. Je pus croire un
moment avoir cette aubaine : pendant la soirée, le rajah
vint me prier de lui donner quelque médicament pour une
personne malade de son entourage; aux mystères qu’il fit
pour m’expliquer le càs, je
compris qu’il s’agissait d’une
de ses femmes. Je lui fis comprendre
que je ne pouvais
soigner à distance des malades
sans les avoir vus au
moins une fois ; mais il usa
de tant de réticences et de
■circonlocutions, que je n ’in- ■
BU Bi , „ , B sistai pas, et force lui fut de (74.) Champs en terrasses, entre Parkutta et Gpl.
se contenter de quelque mé-j
dicament anodin que je finis par lui donner en désespoir
de cause.
A partir de Tolti, le paysage, toujours grandiose, perd un
peu de son caractère sauvage ; le cours du fleuve, moins resserré,
laisse place à de nombreux
champs en terrasses,
à des vergers et des jardins
au milieu desquels le sentier
se faufile, le plus souvent à
l’ombre, mais parfois encore
dans le sable, lorsque les villages
sont un peu éloignés les
uns des autres, et que l’eau
manque pour irriguer toute
. , , r-, ™ , (76.) Allées de saules au bord de l ’Indus. la contrée. En effet, aucune
culture n’y prospère si- elle ne peut être arrosée tous les
jours un peu ; aussi le système des «bisses» prend-il un
développement énorme. Il est vrai que l’agriculteur est largement
récompensé de ses peines : on fait chaque année au
moins deux récoltes de blé ; et c’est un spectacle assez in