Résultats scientifiques
L’expédition étant avant tout sportive et présentant, à ce
point de vue même, un incontestable intérêt scientifique,
nous ne pouvions songer à emporter un supplément de bagages
pour la classification ou la conservation des documents
et matériaux que nous rencontrerions en cours de route :
papier botanique, cartables, fioles, caissettes, préparations
pharmaceutiques pour la zoologie, instruments de haute
précision pour la géodésie ou la physique du globe.
Toutefois, il eût été impossible autant que coupable de
nous désintéresser systématiquement de toute observation
scientifique, et de fermer les yeux volontairement sur les
phénomènes variés qui s’offraient à chaque pas.
Voici à ce sujet quelques notes, que je transmets sans
autre, et dont la substance figure d’ailleurs dans mon récit.
• * XLa
sécheresse de l'air est extrême dans le bassin de l’Indus,
à tel point que les isolateurs télégraphiques sont inutiles.
Cette particularité se fait remarquer d’une façon extraordinaire
dans le phénomène de sublimation de la neige ; dans
les grandes avalanches en particulier, la neige en farine en
suspension dans L’air se dissout très rapidement sans passer
par l’état liquide, et cela dans des proportions inconnues
dans nos Alpes.
L'électricité atmosphérique est en quantité extraordinairement
faible, à tel point que, pendant les cinq mois passés
dans le bassin de l’Indus supérieur, nous n’avons pas vu un