Cette concavité fait pendant à une autre, plus ouverte et
plus rapprochée de nous, formée sur une incurvation de
l’arête orientale du Broad Peak, et où descendent à chaque
instant les avalanches les plus formidables que nous ayons
jamais vues.
Ces notions topographiques ne nous apparurent naturellement
pas aussi simples et aussi évidentes dès notre
arrivée au camp X, d’autant plus que la tempête dura deux
jours, nous laissant
un demi-mètre de
neige, bouchant
toutes les crevasses,
mais aussi s’infiltrant
dans les tentes
et les kiltas, et nous
rendant singulièrement
pénibles les
débuts du séjour à
cette hauteur. On a
beau se calfeutrer de
tOUteS l e s m a n i è r e s ! p ® Le Staircase Peak (8000 » env.)
possibles, épingler
les moindres ouvertures, il neige dans la tente comme au
dehors, et il ne reste plus qu’à nous emmailloter dans nos
lits et à nous abriter la figure.
C’est la seule partie du corps que nous ne puissions pas
enfouir sous les couvertures. Au premier moment, nous
essayons bien de la recouvrir complètement; mais nous
avons compté sans l’altitude. Bien que, debout, nous respirions
assez facilement, le seul fait d’être assis et d’avoir la
cage thoracique et les muscles abdominaux gênés par les
jambes, nous fait rapidement haleter; nous sommes alors
obligés de changer de position,et d’effectuer quelques profondes
inspirations qui ramènent l’échange gazeux à son
taux normal; mais si, à ce moment, nous nous levons brusr