Nous sommes, en l’absence d’Eckenstein, fort bien secondés
: par le Résident d’abord, puis par le pasteur Barton,
le Missionnaire D>' Neve et Mr Mac Donald, un des associés
d’une des grandes fabriques de tapis de Srinagar. Enfin le
capitaine Le Mesurier, surintendant des routes, a organisé
télégraphiquement, et longtemps à l’avance, le transport de
nos bagages jusqu’à Skardu.
Nous avons amené d Europe environ 3000 kilogrammes
de bagages, portés par nos achats à près de 3500; leur répartition
à raison de 25 à 30 kg. en moyenne par homme représente
donc un convoi de 150 coolies; mais, pour les deux
premières étapes, nous pouvons les remplacer par des chevaux,
petits poneys d’aspect misérable, mais plus solides
qu’ils n’en ont l’air : ce qui simplifie bien la besogne.
Les préparatifs sont à peu près terminés, lorsque la bonne
nouvelle arrive qu Eckenstein a été mis conditionnellement
en liberté et qu’il va nous rejoindre.
Crowley se rend à sa rencontré jusqu’à Baramula et, le
soir du 22 avril, il est de nouveau parmi nous, racontant son
odyssée jusqu’à Lahore, son séjour à Rawal-Pindi où il est
revenu sans avoir pu apprendre la cause de son arrestation,
et où il a attendu sa mise en liberté.
L’essentiel pour nous est qu’il soit de nouveau là. En
quatre jours, tout est prêt et, l’organisation des transports
étant assurée dès le 26, le départ est fixé au lundi suivant
28, à 9 heures du matin.
Après la fièvre de la dernière semaine, ces deux jours de
loisir complet passent doucement en repos bien gagné ; j ’en
profite pour prendre les mesures de chacun de nous.