ekkas soi-disant bondées ; mais les Indous, pas plus que le
reste des humains, ne paraissent doués d’une bonne foi bien
scrupuleuse : en criant et en se fâchant un peu, on trouve
moyen de faire avec 17 véhicules, alors que les voituriers
juraient par
tous leurs
Mahomets
qu'on ne
pourrait jamais
s’en tirer
à moins
de 2 0 !
Enfin, vers
4 h e u r e s ,
nous nous
mettons en
marche. Mais
(9.) Une | ekka ».
nous ne sommes
pas hors de ville,
que la moitié des
ekkas sont en panne
: à celle-ci, il
manque une courroie
à l’attelage ; à
celle-là, le chargement
est fait à la
diable et se seme (j0i) coup de coiner.
le long de la route.
Les skys, difficiles à ficeler, se prennent bientôt dans les
roues, ou entrent dans les côtes du cheval. Comme tous les
cochers n’ont pas des cordes de rechange et que le besoin
s’en fait vite sentir, il faut retourner en ville en chercher, ou
en acheter dans les magasins indigènes des faubourgs.
Puis il s’agit de peser, marchander et enfin loger entre
les colis du fourrage pour un jour. Bientôt, on fait boire les
chevaux, bêtes efflanquées, avec tous les défauts et tares
qu’un formulaire de vétérinaire militaire pourrait jamais
contenir.
Et, une fois la soif des chevaux étanchée, c’est au tour
des hommes à faire leurs provisions aux échoppes espacées
le long du chemin; car nous ne nous inquiétons jamais de
la nourriture de notre personnel, nos aliments européens
étant souillés pour eux et le seul fait de toucher les leurs de
nos mains les rendant
impurs.
On fait pourtant
quelques milles
sur une route assez
bonne par endroits
, défoncée
ailleurs, encombrée
de longs attelages
de buffles qui
ne se remuent que
très lentement, ou
d’autres ekkas
avec lesquelles les
(11.) Premiers contreforts de l’Himalaya.
nôtres luttent de...
lenteur, pour repartir tout à coup au triple galop, cahotant
gens et marchandises ; heureux quand on ne s’arrête pas au
fond d’un fossé ! Et tout cela au milieu des cris en hindous-
tani ou en cachemiri, la plupart encore incompréhensibles
pour nous.
Durant tout le trajet, le touriste est installé sur l’«ekka»,
à côté de l’automédon. Celui-ci, quoique musulman, ne fait
ses ablutions que le plus sommairement possible, quand il
les fait; en tout cas, il ne se lave jamais complètement et a
pour principe absolu de ne jamais changer de linge : dans