Nous y essuyons un orage épouvantable, accompagné
d’éclairs et de tonnerre,
les premiers,
depuis Srinagar
; car les manifestations
électriques
apparentes
de l’atmosphère
sont une rareté
telle, dans le Baltistan
et je crois
aussi dans le Thibet,
qu’il n’existe
même pas de mote (209.) Un gué sur le Deosaï. pour les exprimer.
Ici, nous remarquons d’autant mieux ce phénomène qu’étant
les seuls objets saillants dans ces vastes plaines, nous avons
quelque chance d’attirer la foudre ; mais la vague électrique
passe assez loin pour que nous n’en ressentions que l’effet
bienfaisant ; après l’orage, nous nous sentons bien plus dispos
que nous ne l’avons été depuis longtemps.
Nous arrivons à Boorzil vers deux heures ; l’excellent
dak-bungalow, composé de plusieurs bâtiments, est envahi
par une foule d’indigènes qui circulent sur cette route très
fréquentée. Mais le
jeune officier anglais
qui a pris les
devants, sur un
cheval meilleur
que les nôtres,
nous attend, confortablement
installé
au coin d’un
bon feu de cheminée,
assis sur une
chaise, devant une
grande table !
(211.) Dak-bungalow et passe de Boorzil.
Détails prosaïques,
dira-t-on ! Se représente-t-on bien ce qu’ils signifient
pour nous, après quatre mois de vie quasi sauvage-, où les
tables sont remplacées par les genoux, les chaises par le
terrain et les feux de cheminées par un,e lampe Primus ?
Nous faisons honneur aux provisions variées que notre hôte
exhibe on ne sait d’où, probablement de Skardu.
Finis, maintenant, les sentiers problématiques de la
vallée de l'Indus ; finis, les déserts de cailloux roulés du
Deosaï, les montées gt descentes abruptes, où nos poneys
ne posaient les pieds qu’avec circonspection !
Ils se sont comportés vaillamment sur ces hauteurs, et
l’altitude de 5000 mètres ne les a pas empêchés de galoper à
l’occasion ; nous nous abandonnons maintenant au charme
de laisser aller nos chevaux, sans avoir à les surveiller à