et la paille humide adhère mieux que n’importe quoi sur les
rochers. Chaque individu confectionne lui-même et raccommode
au jour le jour ses sandales, qui, une fois* usées, se
remplacent en quelques minutes; nous avions un porteur
chargé de la paille tressée nécessaire aux réparations, et, à
chaque étape, le premier soin des coolies était de remettré
en état ses chaussures, si l’on avait de la neige à traverser
le lendemain. D’ordinaire, ils vont pieds nus, quel que soit
le mauvais état du sentier.
(48.) Entre Sonamarg- et Baltal.
Le 4 mai, réveil à trois heures. Les premiers coolies partent
à trois heures et demie, et à quatre heures le dak-bun-
galow est complètement évacué.
Maintenant le sentier a disparu sous une masse énorme
de neige d’avalanche. Nos 150 porteurs défilent à une belle
allure entre les troncs d’arbres, les rocs et la terre éboulés,
au fond d’une gorge dont les parois sont sillonnées de couloirs
d’avalanches. Malgré le grand nombre d’individus, on
n’entend pas un bruit ; seuls nos souliers européens grincent
sur la neige durcie, et nos piolets entonnent la chanson
monotone des longues montées.
La lune, à son déclin, donne encore juste assez de clarté
pour rendre inu tile la lanterne, et, vers cinq heures et demie,
le soleil se lève dans un ciel sans nuages, promettant une
belle journée.
Nous cheminons en compagnie d’un officier anglais rencontré
au bas du
col, qui va faire
quelques reconnaissances
dans la
région duDras supérieur
; comme
il parle l’hindous-
tani mieux que
nous, ses connaissances
nous renÇUf).)
Tente de l’officier anglais
à Baltal.
dent service à plusieurs
reprises, pendant
les quelques
jours que nous passons
ensemble.
A six heures et
demie, les premiers
coolies arrivent au
haut du col, avec
Pfannl et Wessely,
(5o.) Dak-bung-alow de Baltal et Zoji-la.
et à 7 h. 55 toute l’expédition a passé. Seul, un porteur plus
âgé que les autres nous a forcés à ralentir la marche, car
nous avons décidé que deux d’entre nous resteraient à
l’arrière-garde jusqu’au haut ; de l’autre côté cette précaution
est inutile, car les défections y sont moins à craindre.