miner force clients, surtout parmi la population du village ;
beaucoup de maladies cutanées, entr’autres pelade, psoriasis,
eczémas variés, etc. Ne pouvant suffire à examiner et à
soigner tout ce monde, je priai Pfannl de me venir en aide,
ce qu’il fit de bon coeur en massant force jointures et tous
les lumbagos de nos coolies. Après le coucher du soleil, le
froid envahit rapidement l’atmosphère et nous gagnâmes nos
couchettes avec un bonheur sans mélange. Seul Crowley,
plus éprouvé que nous par cette forte journée, ne trouva
le repos qu’après avoir absorbé une demi-bouteille de champagne
qui fit merveille.
Mataiam est bâti
sur un petit plateau,
au pied d’une montagne
de formation
sédimentaire, d’apparence
absolument
semblable aux
Dolomites ; la ressemblance
est d’autant
plus frappante
qu’au coucher du
soleil une tein te rou-
(55.) Plateau de Dïals (amorti)'
geâtre envahit toute la sommité.
Bien qu’en pays de montagne, exposé aux fortes chutes
de neige, les maisons du village, comme du reste toutes
celles du Baltistan, sont à toit plat; pendant le jour, toute la
famille y est groupée, jouissant de la chaleur solaire, attendant
que la neige ait disparu pour se livrer aux travaux des
champs, seule occupation de cette région. L’industrie y est
inconnue : à peine rencontre-t-on quelques métiers à tisser
des plus primitifs ; on moud parfois la farine, mais le plus
souvent les céréales sont pilées par les femmes ou les enfants
dans de grands mortiers en bois ou en pierre.
Nos coolies font aujourd’hui, 5 mai, leur dernière marche,
et nous les échangerons en partie à Dras contre des
poneys ; aussi, ils partent tôt, et à 5 h., il ne reste plus avec
nous à Mataiam que les domestiques et les cuisiniers.
Comme l’étape n’est pas très longue, nous faisons la grasse
matinée jusqu’à 8 heures.
La neige devient rapidement mauvaise, mais diminue
aussi à mesure que nous descendons; nous longeons la ri-
(56.) Plateau de Dras (aval).
vièrependant près d’une heure, en suivantle haut de la falaise,
bien exposée au sud, où la neige a fondu en bonne partie,
et bientôt nous traversons les dernières flaques.
En entrant dans la gorge au dessous de Pandras, nous
suivons un curieux point de contact géologique: la rive
gauche, où court maintenant le sentier, est formée de roches
éruptives très riches en fer, qui, polies par l’eau des glaciers,
prennent des teintes rouges-violacëes et métalliques intenses
; tandis que, sur la rive droite, les roches sédimentaires