ciers dont nous longeons les moraines frontales, ce passage,
dépassant en majesté grandiose tout ce que nous avions vu
jusqu’ici, était bien fait pour enthousiasmer, même les plus
blasés.
Il faut reconnaître que les aiguilles, les pitons, les dents
fantastiques, que l’on trouve à profusion dans nos montagnes
calcaires et en particulier dans les Dolomites, ne foisonnent
pas dans les environs du Zoji-la ; à plusieurs reprises, pourtant,
nous eûmes l’occasion d'admirer des sommets dont
les formes générales affectaient celles d’une tour Saillères,
haute comme le
Mont-Blanc, d’un
Grand-Muveran
comme l’Elbrous!
Au col, nous
croisons la poste,
dans l’espèce un
coolie, ne se distinguant
que par
un ceinturon garni
d’une plaque de
laiton avec le mot
«mail» (poste), sa
(5i.) Au Zoji-la (oooo m. env.) et Somelo Stn.
traduction en hin-
doustani, et un bâton ferré muni de deux grelots à son tiers
inférieur ; seul, à travers les solitudes glacées, il passe le col
tous les deux ou trois jours, se rendant de Dras à Sonamarg,
assurant ainsi, avec le télégraphe, les relations du Baltistan
avec le Cachemire. '
Nous rencontrons aussi quelques caravanes de Thibé-
tains, venus probablement du Ladak, encore en petit nombre,
mais précurseurs des foules plus considérables de la
bonne saison.
Nous commençons maintenant à descendre dans la vallée
du Dras et dans le bassin de l’Indus supérieur. L’ascension