chaque fois qu’il m’arrive de parcourir ma collection de
photographies ; et souvent je me surprends à soupirer après
le retour de semblables impressions.
# * *
La fin du voyage s’acheva en passant d’un hôtel dans
l ’autre : je n’y arrivais que pour me mettre au lit, et n’en
repartais que pour gagner péniblement le chemin de fer et
la ville suivante.
De Calcutta, mes camarades'
purent encore
se rendre à Darjeeling et
voir enfin cet Himalaya
oriental où trônent les
géants népalais que le
Gaurisankar domine de
(265.) Plongeurs dans le port
de Golombo.
ses 8840 mètres.
Mais là je dus pour la
seconde fois m ’avouer
vaincu; je trouvai juste
assez de force pour accompagner
mes amis à la
gare et revins me mettre (266? he port de Colomboau
lit pour huit jours à
l’Hôtel Continental. Ne songeant qu’à rentrer en Europe, je
partis, toujours fiévreux, pour Madras et Tuticorin ; pendant
quatre nuits et trois jours, à l’allure de 60 kilomètres à
l’heure, et en compagnie d’un jeune Anglais naguère élève
de quelques amis lausannois, et rencontré par hasard, je
gagnai le sud de l’Inde et m’embarquai pour‘Colombo, où je
restai encore huit jours à attendre le passage d’un navire du
Norddeutscher Lloyd.
A peine en mer, mon état s’améliora sensiblement, et la
fraîcheur de la Méditerranée, au sortir de Tétuve de l’Océan
Indien et de la Mer Rouge, me fit entrer promptement en
convalescence. En débarquant à Gênes, le 1er novembre,
j’étais assez valide pour affronter une visite au Campo Santo,
et le lendemain, à Turin, à l’Exposition d’Art Nouveau. Singulier
contraste avec la vie de sauvages que nous venions
de mener en contact avec des populations frustes, aux traditions
et aux moeurs tant de fois séculaires ; contraste plus
singulier encore avec mes souvenirs tout récents des civilisations
disparues de l’Inde des palais !
(267.) Votre serviteur, à l’orientale !