autre considération, et c’est aux sons rythmés d’un puissant
ronflement que j’achève mon croquis.
Rappelé à la réalité par l’offre d’une cigarette qu’il ne refuse
jamais, même d’un Européen, probablement parce que
« ça ne se mange pas », nous reprenons nos moraines et
filons bon train, pour rejoindre la caravane qui a pris de
l’avance.
Au bout d’une heure environ, pour la première fois de-
(i55.) Gusherbrum et cirque de la Concordia, vue de’Doxam,
puis que nous avons mis le pied sur le Baltoro, nous quittons
enfin les moraines pour trouver de la glace pure et,
chose plus agréable encore, très peu de crevasses, bien visibles
d’ailleurs, de sorte que nous nous abandonnons enfin
au plaisir sans mélange d’une marche à peu près horizontale
sur un glacier facile. Nous jouissons de la vue des grands
sommets qui entourent cet immense cirque, qu’on a comparé,
avec quelque raison, à la place de la Concordia, au
pied de la Jungfrau sur le glacier d’Aletsch.