où prédominent la dolomie, offrent un curieux contraste, et
donnent au paysage cet aspect particulier des gorges à parois
à pic d’un côté, plus ou moins inclinées de l’autre.
Un peu avant de déboucher sur le plateau de Dras, nous
trouvons gravée sur un rocher l’inscription suivante :
-L l |
H. H, G.-A. H. G.-A.
4861. 2. 3. 21. 9. 1880.
Ce sont sans aucun doute les initiales du capitaine God-
win-Austen, sous les ordres duquel a été fait le relevé topographique
du pays.
Voilà donc plus de
quarante ans que la civilisation
a tenté un
effort, et j usqu’à présent
quel en a été le résultat
? Une ligne télégraphique
jusqu’à Skardu,
établie dans un but
presque exclusivement
militaire, et quelques bureaux
de poste bien clairsemés.
Nous sommes encore
en plein Orient primitif,
à peu près tel, sans
doute, que le trouva Alexandre
le Grand, quand il
atteignit les bords de
l’Indus.
(57 et 58.) Dak-bungalow de Dra
et nos coolies.
Entouré de toutes parts de hautes montagnes neigeuses,
le village de Dras est bâti à l’extrémité d’un vaste et magni-
tique plateau, où les phénomènes d’érosion atteignent des
proportions gigantesques. C’est un ancien lac dont le barrage,
encore bien marqué, a été éventré par le passage de la
rivière, qui s’est taillé une gorge en pleine roche éruptive,
après avoir déployé dans la plaine ses méandres gracieux,
sur une longueur de près de dix kilomètres.
Un peu avant d’arriver au dak-bungalow, on passe au
pied d’une forteresse à cinq pans, entourée d’un large fossé
là où elle n’est pas appuyée à la rivière, et assez bien conservée,
mais en partie démantelée.
Il existe à Dras
semblable à celui de
Sonamarg.
Nous arrivons
vers 2 h. au dak-
bungalow , où nos
coolies attendent
depuis longtemps
leur salaire, pour
reprendre aussitôt
le chemin de la vallée
du Sind.
Le chef (chauki-
un petit observatoire météorologique
clar) du village vient
nous annoncer que,
jusqu’à Skardu, le nombre des étapes sera réduit de 19 à 17,
grâce au fait que nous pourrons avoir des poneys jusqu’à
Hardas ; nous accueillons cette bonne nouvelle avec d’autant
plus de plaisir que l’on met à notre disposition des chevaux
de sellé, dont nous ne profitons d’ailleurs pas tous. Pour ma
part, je préfère accomplir la descente à pied, afin de ne pas
laisser passer d’excellentes occasions de photographier.
Les indigènes nous apportent sur un grand plat de cuivre
des abricots secs et des noyaux, dont nous emplissons nos