nous avec les plus riantes perspectives; il nous semble déjà
entrevoir le moment où nous allons en vainqueurs poser le
pied sur le plus haut sommet de l’Hindu-Kush, enrichir la
science d’un fait nouveau, et trouver enfin la récompense
méritée de tant d’efforts, de peines et de labeurs ! VII
SUR LÀ GLACE ET DANS LA NEIGE
Camps X, X I et XII.
Du 20 juin au 4 août.
Nous surprenons au lit nos camarades encore un peu
fatigués et heureux de n’avoir pas à se lever à l’aube pour
réveiller les coolies et reprendre la marche pénible des jours
précédents. Ils ne s’attendaient pas à nous voir arriver de si
bonne heure, et nous félicitent d’avoir obtenu cet avantage
de nos porteurs. Ceux-ci déposent au fur et à mesure leurs
kiltas et les autres charges, et s’entr’aident à dresser les
tentes avec rapidité. Ce n’est point inutile, car, à peine
arrivés, la neige se met à tomber en bourrasque, et nous
force à chercher au plus vite un abri. Nous nous installons
deux par tente et en abandonnons une à nos coolies, qui s’y
entassent pour laisser passer la tourmente.
Nous prenons nos quartiers, pour attendre Eckenstein,
aussi confortablement qu’on peut le faire à 5700 mètres.
L’hypsomètre indique 82«,50, ce qui correspond à 18,733
pieds ou 5709 mètres ; le baromètre doit être très bas ces
jours-ci, car, dans quelques jours, en répétant l’expérience,
nous trouverons 82°,57 = 18.655 pieds = 5686 mètres : différence
assez sensible, mais d’ailleurs sans importance.
Maintenant, il s’agit de renvoyer nos coolies, qui n’ont
cure non plus du nombre exact de mètres d’altitude.
Comme le temps paraît définitivement gâté, nous les
laissons décider eux-mêmes de leur sort; ils ne se sentent
aucune disposition à séjourner à des hauteurs pareilles, et
ne demandent qu’à redescendre au plus vite. Nous n’avons