ces formations granitiques, avec leurs parois abruptes, montant
à pic èt d’un seul jet à plus de 2000 mètres du fond de
la vallée, sans la moindre « vire », et couronnées de clochetons
aux formes les plus fantastiques ! Les schistes cristallins, laminés
comme des roches sédimentaires, ont été refoulés,
plissés absolument comme nos anticlinaux du Jura, et projetés
à des hauteurs énormes ; si bien que l’on est tenté de
rechercher parmi ces couches d’une régularité parfaite quelques
traces de calcaire ou quelques fossiles.
Les seuls terrains sédimentaires se rencontrent dans le
fond des vallées,
sous forme de dépôts
alluviaux ou de
vieilles moraines,
dont les débris accrochés
aux flancs
des montagnes, à
plus de 1000 mètres
au-dessus du Bral-
doh, attestent la
puissance d’expansion
qu’ont eue les
(1.5.) Camp de Paiyu. glaciers antérieurs,
et l’érosion énorme
qui a creusé la vallée dont nous suivons le fond. D’ailleurs
cette érosion, loin de diminuer, est encore si intense,
qu’aucun torrent, aucun cours d’eau latéral ne présente la
belle eau claire que nous rencontrons si souvent dans nos
Alpes ou dans le Jura ; une source d’eau limpide y est une
rareté, et le plus souvent elle tient en dissolution une telle
quantité de sels ou est si chaude, qu’elle est imbuvable ou
en tout cas impropre à une alimentation régulière.
Paiyu sous ce rapport fait exception et a plusieurs belles
sources, dont l’eau a filtré àtravers d’énormes moraines, après
avoir couru sur les rochers qui dominent le site, quelque
mètres au-dessus de nous. Pouvant fournir de l’eau de
bonne qualité et du bois en abondance, cette station va former
une des bases de notre ravitaillement.
Pour abriter la farine, il s’agit d’abord de construire une
maison. Après en avoir choisi l’emplacement sur une petite
éminence, nous rassemblons tous nos gens et leur exposons
que, cette construction étant dans leur intérêt, nous les engageons
aplanissent le terrain et
une maison circulaire,
en tous points semblable
aux leurs, a surgi du
sol comme par enchantement
à s’y mettre
avec ardeur. Recommandation
superflue :
nous n’avons pas fini
notre explication, que
chacun se précipite à la
recherche des pierres
les plus propices ; ils
J leS murS de Notre maison à Paiyu.
plus de 50 centimètres
d’épaisseur sont formés de galets, disposés en deux rangées
concentriques, et l’intervalle comblé de petites pierres
et de fin gravier ; le fond est pavé de pierres plates, laissant
entre elles des interstices permettant à l’eau de pluie de
filtrer dans le sable.
A hauteur d’homme, on fait un toit plat, en plaçant de
grosses branches de saule entrelacées de branches plus pemille