rité sur ses subordonnés; il nous fut absolument fidèle, et
la confiance que nous avions mise en, lui n'a jamais été
trompée. C’est à l’obligeance du capitaine Le Mesurier que
nous devions cet
homme dévoué,
qui. s’était chargé
à son tour de fournir
tout le personnel
subalterne.
Quant aux naukhar-
coolies, jeunes gens
pour la plupart,
remplissant les
fonctions de domestiques,
chacun
(35.) Le chicari Salama. d e DOUS e n a v a i t
un « attaché » à sa
personne, et censé suivre son maître comme son ombre;
cependant, quand on voulait faire une photographie, il
fallait souvent attendre
que Sa Majesté
voulût bien
se montrer et produire
l’appareil
dont elle était chargée.
Ces domestiques,
de rigueur
dans l’Inde, : sont
pourtant presque
inutiles ;, car, à
l’égal de nos-serviteurs
européens, ,
ils savent toujours
s’arranger à éviter la besogne : à l’étape, ils rendent quelques
menus services, dressent les tentes et préparent nos lits-
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sacs ; puis ils disparaissent jusqu’au matin suivant. A
l’occasion, ils lavent les objets sales ; mais tous ne s’y prêtent
pas.
Trois d’entre nos naukhar-coolies sont chargés de l’argent
monnayé : roupies, demi-roupies, 4 et 2 annas en argent.
Il serait beaucoup plus commode d’emporter du papier ou
de l’or; mais, 'saufàSkardu, on chercherait en vain à changer
une pièce d’argent supérieure à la roupie (1 fr. 70). Il faut
donc avoir avec soi, sous forme de monnaie divisionnaire
aussi petite que possible, tout ce qu’on pense avoir à dépenser,
et ne pas craindre de charger un porteur ou deux de
plus, pour avoir encore suffisamment de cuivre pour les
pourboires, que ces braves Baltis apprécient d’autant plus
qu’ils ne sont pas encore blasés sur ce point.
Nous avions engagé en outre à Srinagar, sous les ordres
d’Abdulla Khan, le Pathane rencontré à Umballa, deux chefs
cuisiniers : Karim-bax est un des plus remarquables représentants
de la Bohème hindoue, voleur, menteur, habile à se
« tirer les pattes », et avec cela l’air toujours bon enfant, farceur
même; dans la vallée de l’Indus, dès qu’il commencera
à trouver trop de pierres sur le chemin, il s’offrira un cheval,
et galopera à la barbe des patrons qui vont à pied, tout en
essayant de mettre ce luxe sur le compte de l’expédition ; il
a beaucoup voyagé, mais n’est jamais resté longtemps à la
même place ; il s’est décidé à venir avec nous dans l’espoir
de faire un beau voyage, tout en se coulant la vie aussi douce
que possible.
Le second cuisinier est Abdul-beg, surnommé les « mollets
de coq », car, malgré la paire de bandes molletières démesurément
longues qu’il enroule en cinq ou six couches
superposées, il n’arrive pas à donner à ses gastro-cnémiens
la moindre apparence de vigueur.
A ce s deux personnages sont adjoints deux domestiques,
deux g âte-sauces, qui ne touchent d’ailleurs aux sauc es
qu’indirectement, en allant chercher l’eau ou le bois pour le s
s