peintres. Devant les colonnades des deux côtés delà place, des monuments ont été'
élevés à Barclay de Tolli et à Koutousoff.
En suivant la Perspective, on remarque ia Douma, l’hôtel de ville, avec ses
marches de granit, et plus loin le Gostini-dvor, une réunion de boutiques de tout
genre, qui n’offre rien de remarquable, si ce n’est que la chapelle qui y est élevée
évoque en plein Pétersbourg un coin de Moscou, tel que nous, le connaissons
déjà et que le grand tsar, j’en suis certain, aurait sans doute rendu à l’ancienne
S a i n t - P é t e r s b o u r g . — Place de la cathédrale Saint-Isaac.
capitale, ne voulant pas de cette intrusion de la vieille Moscovie dans la Russie
européanisée.
Sans quitter la Perspective nous arrivons devant le grand édifice, de la Bibliothèque
publique et sur la place, qui le sépare du palais Anitchkoff, nous voyons
se dresser le monument de Catherine II, dans lequel les artistes ont voulu,, comme
dans le millénaire de Novgorod, symboliser les grands événements du régné.
Malheureusement, les statuaires Mikechine et Grimm n’ont pas su trouver la
caractéristique de l’âme prodigieuse de cette femme; ils se sont contentés de dresser
sur un piédestal l’impératrice debout, le sceptre en main, et de disposer autour les',
statues de Potemkine, de Roumiantzeff, de la princesse Dachkoff, de Souvoroff et
de Derjavine. S ’ils s’étaient proposés d’élever des statues à tous les hommes
marquants du règne, on pourrait dire,qu’ils ont réussi; mais ils n’ont pas donné
. une-oeuvre d’art. Cet entassement de groupes et de statues est d’un effet un peu
baroque, bien que, pris séparément, chaque personnage soit gracieux et vivant.
La v ille'de Pierre le Grand ne peut pas se flatter non plus de posséder un
chef-d’oeuvre d’architecture; .ses palais et ses édifices publics présentent des masses
imposantes, mais ne se distinguent ni, par l’harmonie des lignes, ni par le fini des
ornements. Aussi la perspective Newsky n’offre guèrè de remarquable que le
palais Anitchkoff et le pont' du
même nom, gardé par les quatre
chevaux géants du sculpteur
baron C lo t; puis, elle se: prolonge
à perte de vue jusqu’à
la gare du chemin de fer de
Nicolas _dont la ligne continue
non moins d ro ite ju s q u ’ à
Moscou.
On voit que l’Europe n’a
pas d’obstacle à franchir pour
pénétrer par Saint-Pétersbourg
en plein coeur de la Russie; la
difficulté consistait à l’amener
sur les bords de la Néva, et
c’est là ,fe grand mérite de
Pierre le Grand auquel la
Russie doit une éternelle gratitude.
La perspective Newsky est
coupée à droite et à gauche par
un réseau, innombrable de rues
transversales, dont la oïus ra— c . r, . , l a p l u s e u S a i n t - P é t e r s b o u r g . — Monument de Nicolas I”
ractéristique est la Grande-
Morskaïa qui aboutit à la place Saint-Isaac, sur laquelle se trouve la cathédrale
de ce nom.
C ’est un immense-édifice pouvant contenir plus-de cinq mille hommes; il ne
se contente pas d’être grand, il est encore plus riche; sa vaste coupole, que l’oeil
aperçoit à trente kilomètres de distance, est entièrement recouverte d’or pur, ainsi
que sa croix de fer ajouré. Les ' soubassements de ses murs sont de granit, les
briques de ses parois sont couvertes extérieurement de marbre gris de Finlande,
les colonnes et les gradins sont de granit rouge gris, les statues et les bas-reliefs
de bronze sombre; ses colonnes sont les.plus grands monolithes du monde; à