fit élever une église qui fut
surnommée la Dessiatinnaia
(l’église de la Dîme)*. parce
que le prince avait affecté.à sa
construction la dixième partie
de ses biens.
Un peu plus au nord,
- s ’élève l ’église Saint-André, qui
fut bâtie sur les plans du
célèbre architecte Rastrelli ; située
à trois cents pieds au-
dessus du Dniéper, elle domine
la contrée et présente le
plus beau point de vue de la
région.
Je dois encore mentionner,
du côté du ravin dé Mikhaï-
lovski, le monument colossal
dû au baron Klodt et représentant
Vladimir disant une
prière au moment où les habitants
de Kieff, rassemblés devant
lui, reçoivent le baptême.
Le baron Klodt se flattait évb-C V
demment d’exprimer, par les
dimensions exagérées du mo-
nument, l’immensité de la. foi
du prince; la croix que Vladimir
tient dans sa main droite
est deux fois plus haute que lui
et tout le monument ne compte
pas moins de soixante-trois'. ;
pieds.
A peu de distance* au-
. dessus d’un ramassis de mai-
sons et de masures, le couvent
Mikhaïl s’élance vers le ciel
avec ses quinze coupoles d’or
qui sont, avecles grottes, l'objet
K . e f f . - Décoration de la cathédrale Saint-Vladimir. d e la vénération des pèlerins.
K IE F F . 26:
Là, prés des reliques de sainte
Barbe, entourée de milliers de
cierges qui brûlent jour et nuit,
des foules de dévots achètent des
croix, des icônes, des amulettes
qui sont, ainsi que l’huile sainte et
l’eau bénite de. ces reliques, emportées
jusque dans les gouvernements
les plus reculés de l ’empire
russe.
Si les antiquités de Kieff pré-
sentent un v if intérêt -pour les
Russes comme documents des origines
de. leur vie’ nationale, au
point de vue artistique elles sont
dépourvues-de toute valeur j.seule,
la Cathédrale Saint-Vladimir,
inaugurée il y a deux ans, est un
monument que tout artiste doit
souhaiter de connaître, puisqu’il a
révélé à l’Europe un peintre hors
ligne qui s’est tracé une voie per-
sonnello et toute neuve. L ’ini-
tijjlv e de la construction de
la cathédrale Saint-Vladimiriijui
appartient au métropolite Phila-
rète est très originale. Lorsque,
en i 85-2, le monument du baron
Klodt dont j’ai parlé plus haut fut
terminé, on pria le métropolite de
venir le bénir. Il refusa catégoriquement
en disant ,i que saint
Vladimir renversait les idoles et
|n|en élevait-pas; mais en même
temps il pria l ’empereur Nicolas 1“
de lui donner l’autorisation d’ouvrir
une souscription nationale en
vue d’élever, en l’honneur de saint
Vladimir, un monument plus
digne de lui, c’est-à-dire une ca