
 
        
         
		petites  courges  jaunes  en  forme  d’étoile.  Pendant  la  vendange,  elle  est  ornée  de  
 grappes  de  raisin. 
 Dans  un  coin  se  trouvent  des  bottes  de  bluets  odorants  que  les  jeunes  filles  
 sèchent  et  réduisent  en  poudre,  qu’elles  répandent  sur  leurs  robes  quand  elles  
 vont  à  la  djogue  ou  à  un  mariage. 
 Un  large  divan moelleux,  recouvert  par  des  tapis  de  prix  chez  les  gens  aisés  
 et  faits  à  la main  dans  les  demeures  modestes,  borde  tout  un  côté  du  mur.  Des  
 coussins  d’étoffes  de  laine  rouge ou verte  et.rembourrés de foin  servent de dossier.  
 Une  table  et  deux ou  tçois  chaises  garnies  de  tapis  achèvent  l ’ameublement. 
 A  l’une des extrémités  du  divan  est un  grand bahut de couleur  sur lequel sont  
 empilés  dans un  ordre  parfait  des  tapis et des coussins ;  c’est  la  %esstref  la  dot  des  
 filles  de  la  maison;  il  faut  avouer  que  lès  bahuts  sont  le  plus  souvent  vides.  
 Cette pile de  carreaux  est  dissimulée  par une  couverture  richement  brodée,  et plus  
 elle  est haute,  plus  la maîtresse  de  la  maison  est  réputée  diligente et  riche. 
 Le  costume moldave  rappelle  beaucoup  celui  du  Petit-Russien,  tout  en  conservant. 
  certains  points  de  ressemblance  avec  l’habillement  turc.  Les  hommes  
 portent  un  caftan  retenu  par  une  ceinture  de  laine  de  différentes  couleurs.  Le  
 paysan  aisé met  sur  cette  écharpe  une  large  courroie  ornée  de  boutons,  de petites  
 croix  et  de  cabochons  de métal.  Le  pantalon  est  très  ample,  de drap  bleu,  généralement  
 tissé  à  la  maison;  il  entre  dans  les  tiges  de  longues  bottes  à hauts  talons  
 cerclés  de  cuivre  et  ornées  de  dessins  sur  les  contreforts. 
 Le  paysan  moldave  est  très  fier  de  sa  ceinture,  de ses  bottes  et  dés  couleurs  
 bariolées  de  son  costume,  dans  lequel  pourtant il  semble  engoncé et gauche.  ' 
 Les  femmes  sont  vêtues  de  robes  de  coton,  de  laine  et  de  soie;  elles  mettent  
 par-dessus  une  veste  fourrée  et  un  fichu  de  soie  ou de  coton  presque  toujours  de  
 couleur  éclatante. 
 Les paysannes mariées  cachent  leurs  cheveux. sous  un mouchoir,  tandis  que  
 les  jeunes  filles  les portent  en plusieurs nattes  retombant  sur  les  épaules ou  réunis  
 en un chignon  retenu  par un peigne  orné de  perles de verre.  Les  femmes moldaves  
 ont un v if penchant  pour  les  bagues,  les  pendants  d’oreilles  et  tous  les  bijoux. 
 La  mamalyga, pâte  sans  levain  préparée  avec  de  la  farine  de  maïs,  fait  le  
 tond  de  la  nourriture  du  paysan  moldave.  Elle  remplace  pour  lui  le  pain  et  
 constitue  souvent  tout  son  menu.  On  la  mange  plusieurs  fois  par  jour,  et  avec  
 ce plat  le  couvert  est  vite mis,  car  il  rend  superflu  l’usage  du  couteau,  de la fourchette  
 et  de  la  cuiller.  Le  Moldave  rompt  un  morceau  de  mamalyga,  le  roule  
 légèrement  entre  ses  doigts,  le  trempe  dans  du  beurre  ou  lard  fondu,  et  ensuite  
 dans  la  brynsa,  fromage  de  lait  de  brebis,. 
 Le paysan moldave  n’est  pas  gourmand ;  pourvu  qu’il  ait  assez  de  farine  de  
 maïs  pour  ne  pas  mourir de  faim,  il  est  satisfait.  En  revanche,  on  ne  saurait  
 vanter  sa  sobriété,  car  il ne  boit  pas uniquement  pour  le  plaisir, de  boire,  mais  se 
 complaît  dans  les  différents  degrés dë  l’ivresse,  consommant  une  grande  quantité  
 de vin  et  d’eau-de-vie  dans  des  solwtellos  amicaux  (conversations). 
 Le  cabaret  du  village  est  toujours  rempli  d’habitués;  c’est  le  club  de  la  
 localité,  c’est là que le paysan  apprend à connaître  « le monde »  et qu’il  a l’occasion 
     de voir le maire, le scribe 
 et  toute  l’aristocratie  de  
 l’endroit. 
 Le Moldave est, dans  
 toute  la  force  du  terme,  
 le. maître  de  la  maison.  
 Après le dîner, sa femme;  
 dès qu’elle a dit la prière,  
 se  lève  et  vient  lui  baiser  
 la main. 
 Pourtant  toute  la 
 Paysans moldaves  se  rendant  aux  champs.'  . 
 charge  du  ménage pèse  sur  la  femme,  
 qui  est  très,;: laborieuse  et  contribue  
 beaucoup  au  bien-être  de  la  famille. 
 •  Varbatoul  (le  mari)  est  rarement  
 chez  lu i ,  la  plupart  du  temps i|§ ||  
 est  au  cabaret  en  joyeuse  compagnie,  
 et  quand  il  rentre  à  la  maison,  il  
 sommeille  béatement  allongé  sur  le  
 poêle. 
 Dans  les  réunions,  les  hommes  
 occupent  les  premières  places  et  ont  
 toujours  en  toutes  choses  le pas sur les  . 
 femmes.  Même  à  l’église,  celles-ci  sont  au  second  rang,  derrière  leurs  seigneurs  
 et maîtres. 
 Les  Moldaves,  sans exception,  sont  orthodoxes,  très  dévots,  et  ils  observent  
 scrupuleusement  les  rites  sans  en  comprendre  la  signification. 
 Les  cérémonies  qui  accompagnent le  mariage  chez  les  paysans  moldaves  sont  
 très  originales. 
 Le  jeune  homme  choisit  lui-même  sa  fiancée,  les  parents  ne  cherchent  pas  à 
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 Aux  champs.