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d’une certaine élégance et de mouvement, en raison de la diversité de 1 ornementation.
En été, le parc et le jardin, de -même que les îles de Saint-Pétersbourg,
sont couverts d’une exubérante verdure, parsemés de' mausolées, de pavillons
de style moyen âge ou oriental, dans le goût des jardins du siècle dernier.
Péterhoff, situé sur une colline qui domine le golfe finnois,, possède un parc
imité de Saint-Cloud, avec des cascades et des jets d’eau, et qui est, dû à Leblorid.
En souvenir de son sé'jour à Paris, Pierre le Grand fit construire par Leblond
deux résidences, qu’il nomma Marly et Mon-Plaisir. A peu de distancé de
Péterhoff, à Oranienbaum, se trouve le palais de Potemkine; de ces deux
endroits, on jouit d’un point de vue admirable sur Pétersbourg, d’un côté, et
Cronstadt avec ses forts, de -l’autre. Par les blanches nuits d’été du Nord, le
spectacle est unique et inoubliable; alors tous ces palais, ces clochers, ces flèches,
comme une mer phosphorescente, reflètent dans l’air la lumière laiteuse que
l’astre, toujours en éveil, leur verse comme à travers, un tamis soyeux.
Tsarskoé-Sélo est relié par une immense forêt à Pavlovsk, qui est pour ainsi
dire la villégiature musicale de Saint-Pétersbourg, En effet, cette petite ville bal-
néaire joue un rôle important dans le développement musical du public russe. Il
y a une quarantaine d’années, quand la gare de Pavlovsk fût construite et que le
chemin de fer relia ce bourg désert à Saint-Pétersbourg, les directeurs de la-Com-
pagnie eurent l'idée ingénieuse, pour attirer en ces parages la société pétersbour-
geoise, d’y installer un orchestre, dont la direction fut confiée à Strauss. Du coup,;
Pavlovsk devint la villégiature fashionable entre toutes, et depuis, le public n’en
a pas désappris le.chemin; seulement il ne veut .plus qu’on lut joue des valses-,
viennoises; il exige aujourd’hui que chaque programme annonce une symphonie
ou un poème symphonique de Tchaïkowsky, de Rymski-Korsakoff, de Glazou-
now, sans parler des classiques. Enfin, tout dernièrement, la statistique constatait
qu’il a été donné à Pavlovsk,six millé' cinq cènts concerts symphoniques, pendant
lesquels trois mille artistes ont exécuté soixante-quinze mille morceaux. Voilà une
villégiature où la musique remplace les eaux minérales, et l ’on ne s’en porte que
mieux.
S a i n t - P é t e r s b o u r g . — Revue militaire.
LA VIE MILITAIRE
XVII
Le service obligatoire. — Les uniformes.anciens et nouveaux. — Les troupes régulières et irrégulières.
Guillaume II aux manoeuvres russes. — Les chansons du soldat russe.
La recrue russe. — Souvenirs de la dernière campagne. — Les confessions du général Skobeleff.
Il n’y a pas bien longtemps, le service militaire était vraiment une corvée pour
le peuple russe; il enlevait aux champs et à la famille les bras lés plus vigoureux,
et, vingt-cinq ans plus tard, rendait au village des hommes décrépits, aux
cheveux blancs, dépaysés chez eux et incapables d’accomplir un travail sérieux.
Le service obligatoire pour tous indistinctement, introduit par Alexandre II,
a transformé l’armée russe ; bien que le soldat reste encore six ans sous les drapeaux,
les jeunes gens appartenant aux classes cultivées voient le service réduit,
pour eux, à trois et même à un an.
En temps de paix, la Russie entretient une armée de 800,000 hommes en viron,.
avec 40,000 généraux et officiers, et 140,000 chevaux. Cette armée se compose de