
 
        
         
		le  parc majestueux  de  l’Oreanda,  vasîe  comme une  forêt,  où  les peupliers dressent 
 leurs  sveltes  colonnes  à  
 côté  des  platanes  au  
 dôme  évasé;  tous,  ces  
 arbres  sont couverts  par  
 la  verdure  foncée  du  
 lierre  qui  les. enveloppe  
 de  la  tête  au  pied  en  
 accusant  leurs  contours,  
 et  met  à  leurs  sommets  
 un  panache  sombre. 
 Ce parc frappe d’autant  
 plus  que  Fart  est  
 pour peU-.de  chose  dans  son arrangement  
 et  que  la  nature  a  tout  fait.  
 C’est là  qu’autrefois  s’élevait  le palais  
 du grand-duc Constantin Nico-  
 lai'évitch, mais il y  a-une quinzaine  
 d’années le  palais a  brûlé et n’a pas  
 été  reconstruit,  laissant  des  ruines! ;,  
 élégantes,  mais  tristes;  elles  regardent  
 mélancoliquement  la mer ;  les®  
 gradins  et  les  planchers  disparaissent  
 déjà  sous  la  frondaison  des  
 arbrisseaux,  pendant  que  des  festons  
 de  roses  et  de  vigne  folle  sç  
 . suspendent  en tenturé .flottante aux  
 murs  extérieurs.  Le  silence  n’est  :  
 troublé  que par  le bruit  des’ vagues  
 qui,  en  arrivant  à  cette  hauteur,  
 s’exhale  en  une  plainte  douce. 
 En  sortant  du  parc,  la  route  
 côtoie  la mer  au milieu  des  vignobles, 
   des  riches  jardins ■  oti*  des  
 terrains  vagues  dévastés  par  la  
 hache  des  Tatars.  Dernièrement,  
 le  gouvernement  russe  s’est  préoccupé  
 de régler la  coupe des forêts  
 et  les  Tatars  ont  imaginé  d’y  
 U S s a 
 C r i m é e . 
 Le  cap^d’Aï-Todor. 
 ( Le  nid  d’hirondelles. 
 mettre  le  feu,  pour  n’être  pas  privés  d’une  de  leurs  principales  ressources, 
 car  il  leur  est  permis  de  vendre  le  bois  qu’ils  dérobent  ensuite  aux  flammes.  
 Tel  est  le paysage qui  se  déroule  sous  les  yeux  du voyageur  jusqu’au  palais 
 C r im é e .   —  Aloupka  et  les  cyprès de  Catherine  la  Grande. 
 d’Aloupka,  élevé  par  le  célèbre  comte  WorontzofF.  11  y   a  une  cinquantaine  
 d’années,  le prince,  frappé de  trouver sur  cette  pente  désolée,  rocailleuse,  couverte  
 de  ronces,  des  vestiges de figuiers,  de lauriers  et d’oliviers plantés sans doute  dans