
 
        
         
		mais  cette  cérémonie  est  évidemment  le  reste  d’une  ancienne  fête  de  l ’agriculture,  
 puisque  les  enfants  des  paysans,  çe  jour-Ià,  comme  présage  de  la  future  récolte,  
 jettent  en tous  sens  des poignées de grains  de  blé que  les vieilles  femmes ramassent  
 pieusement pour  les  semer  au  printemps. 
 A  Mouroma, "les  moujiks  pénètrent  en  foule  dans  les  isbas  en  chantant  : 
 « Avsen!  Avsen!  le maître  de la maison  est-il  chez  lui?  »  Si  on  leur  répond  :  «  Le  
 maître  est  sorti  pour  acheter  du  sel  et  pour marier  son fils, pour  labourer  la  terre  
 ou  vendre  son  blé  »,  les  moujiks  demandent  des  gâteaux  et  chantent  :  «  Donne-  
 nous  des  gâteaux,  sinon  nous  brisons  
 les  portes  et  les  fenêtres !. » 
 Quand  é |   a  fait  droit  à  leur  requête, 
   ils  dansent  et  continuent  
 leurs  chansons. 
 Les  chants  du  semik,  qui  sont  
 célébrés  vers  la  septième  semaine  
 après  l’àques,  son:  déjà presque desi  
 représentations  théâtrales  et  peuvent  
 être considérés comme le point  
 de  départ:'de  l’art  dramatique  
 russe.  Les  jeunes  filles  et  les  jeunes  
 gens; .s’en  vont  dans  la  forêt  et  
 ouvrent le  spectacle en formant une  
 ronde  autour  d’un  bouleau,  dont  
 '  elles  ornent  les  branches  de  rubans, 
   puis  elles  tournent  en  chantant 
 « Ce  n’est  pasJa  pluie  qui lave  
 le  bouleau,  ce  sont  les  jeunes  filles  qui  viennent  vers  lui;  sautez,  dansez,  belles  
 -jeunes  filles,  et  vous,  garçons,  admirez-nous.  Vous  n’enlèverez  pas  les  jeunes  
 filles  de  la  fête;  vous  ne  les  aurez  que  de  leur plein  gré,  sur l ’ordre  de  leur  père,  
 avec la bénédiction de leur mère,  et quand  les fiancés auront terminé leurs travaux. »  
 11  se  forme  alors  une  autre  ronde, une jeune fille  et  un  jeune  garçon  tournent  
 au  milieu  du  cercle  et  chantent  avec  le  choeur  : 
 «  Ah!  il  y   avait  au  champ  un  petit  tilleul;  sous  le  tilleul,  une  tente;  dans  la  
 tente, une  table;  à  cette  table,  une  jeune  fille.  Elle  brodait  d’or  une  cherinka  (une  
 ceinture) ;  elle  ornait  de  perles  les brides  du  cheval.  Un  jeune  homme  passa. 
 Voix  des  hommes :  «  N ’est-ce  pas^ pour moi  cette  cherinka ?  Cette  bride  n’est-  
 elle  pas  pour mon.  cheval?; » 
 Voix  des femmes:  «  La  cherinka  n’est  pas  pour  ce  jeune  homme;  la  bride  
 n’est  pas  pour  son  cheval,  s 
 Kalmouk  à  cheval.