n’a pas manqué d’y voir l’origine du mot cosaque, tandis que, d’autre part, on
affirmait que c’est un dérivé du mot turc /cas, qui signifie oie, à moins qu’il ne
vienne d’un mot kirghiz, qui veut dire cavalier.
Il n’y a d’autre embarras que celui du choix; mais si l’on est encore dans le
doute sur les origines du nom des Cosaques, on croit savoir d’une manière beaucoup
plus positive que les premiers .Cosaques n’étaient qu’un groupe d’aventuriers,
qui s’étaient associés pour vivre de brigandage ou de piraterie. Quelques-uns
supposent que c’étaient des Grecs, bannis.de leur pays, qui voulurent se réfugier
dans la ville d’Azoff; les habitants leur ayant refusé l’entrée de la ville, ils remontèrent
le Don et fondèrent la ville de Tscherkaskoy, dont ils empruntèrent le nom
à un peuple voisin. Ce qui est certain, c’est que cette horde, composée d’hommes
intrépides, réussit à descendre le Dniéper jusqu’à la mer Noire et fit même des
incursions à Constantinople.
Un voyageur qui visita la Russie vers la fin du siècle dernier descendit le
Don et questionna les Cosaques sur-leurs origines. Ils lui racontèrent la légende
suivante :
« Une tribu de Cosaques chassait au pied du mont Caucase, lorsqu’elle rencontra
une foule d’étrangers qui se dirigeaient vers l ’Est. Les Cosaques voulurent
savoir d’où venaient ces inconnus. Ceux-ci répondirent qu’ils arrivaient de Pologne,
qu’ils fuyaient leur pays, parce qu’ils étaient opprimés-par les nobles, et que, pour
conserver leur indépendance, ils se proposaient de se joindre aux Persaijs* et de
combattre les Turcs. Les Cosaques, qui étaient eux-mêmes en guerre avec, leurs
voisins, engagèrent les nouveaux venus à s’unir à eux, et bien qu’ils n’eussent que
quatre canons,- avec l ’aide des P o lo n a is e s réussirent à s’emparer de la ville
d’Azoff. » -
C ’est probablement pour cela qu’on a quelquefois attribué aux Cosaques une
origine polonaise.
Cet établissement des Cosaques s’accrut rapidement, il était le refuge de tous
les mécontents des pays voisins, et bientôt les Circassiens s’étant alliés aux'
Cosaques, ils formèrent une horde puissante avec laquelle les autres peuples
durent compter. Ainsi, ,vers le milieu du xe siècle, les Cosaques s’avancèrent
jusque sur les confins de la Pologne. En 948, on. voit même un empereur grec les
appeler à son aide pour combattre les Turcs.
Trop nombreux et surtout trop remuants pour pouvoir rester à la même place,
fis se répandirent dans toute la Russie; orientale, depuis les bords du Dniéper
jusqu’aux provinces les plus reculées de la Sibérie. On les distingue, selon leurs
principaux établissements, en Cosaques du Don, de la mer Noire, de la Volga, de
la Grebenskoy, d’Orenbourg, de l’Oural, de Sibérie, etc., etc.
Le goût des aventures les a même conduits jusqu’aux montagnes de la Chine
et aux bords de l’Océan oriental.