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 X II 
 Au  sortir  du  steppe.  — Alouchta, Yalta,  Goursouff.  —  Les'1 arbres  de  Pouchkine. 
 Le  Youjni-Beregue  (la  rive méridionale), A lo u p k a .|p  Sébastopol. —   Le  couvent  de  Saint-Georges.  
 Bakhtchi-Saraï,  son palais  et  ses  fontaines. 
 De   SimféropoMie  chef-lieu  du  gouvernement  de  la  Tauride,  qui  appartient  
 encore  à  la  région  des  steppes,  jusqu’à Alouchta  qui  se  trouve  de l’autre  côté  
 des  montagnes',  au  bord  de  la  mer Noire,  on  compte  quarante-neuf  verstes.  Les  
 montagnes  de  la  Crimée  sont  gracieuses,  avenantes ;  elles  n’ont  rien  de  sinistre  
 ni  de  menaçant,  leur  élévation  modérée  et  leur  couronne  de  vertes  forêts  leur  
 prêtent un  air  coquet  et  souriant,  elles  donnent  au  pays plutôt  l’aspect  d’un  grand  
 parc qui  n’a  rien de  sauvage  ni d’agreste. 
 Dès  qu'on  sort  du  .steppe,  la  route  commence  à  serpenter,  à  s’enrouler  
 autour des flancs  des  collines,  jetant  de petits .ponts  sur  des  ravins  étroits  et profonds. 
   Dans  les  bois,  les  essences  du Nord  se mêlent  à  celles  du Midi,  et,  une  fois  
 le  versant  septentrional  franchi,  le  voyageur  se trouve  entouré  de  vignes  à  perte  
 de  vue. 
 L ’on  pénètre dans Alouchta  par  une  avenue  de  peupliers  pyramidaux  dont  
 quelques-uns  atteignent  jusqu’à  soixante mètres  de  hauteur.  La  côte  méridionale  
 de la  Crimée est  le  seul point  de la  Russie  où  cet  arbre se  sente  tout  à  fait chez  lui.  
 La  petite  ville  d’Alouchta,  qui présente  quelques  maiSons  à  trois  étages,  et où  les  
 Russes  viennent  en h iver  et en automne chercher un  peu  de  soleil,  est située sur les