IV
Les cataractes, Descriptions d!auteurs anciens.
Un ingénieur français du rm* siècle aux cataractes. — Diverses manières de les franchir.
L e passage des cosaques. — Les pilotes des cataractes. — La cataracte Nenàsitetz (l’inassouvie).,
y e s cataractes du Dnieper occupent soixante-cinq verstes elles' commencent au
L village de Kamenta, à sept kilomètres au sud d’Ékathérinoslav, el finissent prés
de la colonie allemande de Kitchkasse. Ce sont des rangées de blocs de pierre jetés
au travers du fleuve d’une rive à l’autre, formant ainsi une série de gradins.
Plusieurs de ces catadoupes, comme la cataracte de Nenasitetz, comptent douze
de ces marches colossales et s’étendent sur une longueur de plus d’un kilomètre.
Lorsqu’une barque franchit une de ces chutes, elle est emportée avec une
vitesse vertigineuse d’un gradin à l’autre, pivotant sur elle-même, craquant, gémis-,
sant, se remplissant d’eau sous les tourbillons de cascades éçumantes. Les matelots',
dans le fracas des eaux, n’entendent pas la voix du pilote et doivent régler'leurs
manoeuvres sur le mouvement de ses mains.
A côté de ces cataractes au nombre de neuf, le Dniéper en cet endroit présente
des barrages naturels formés de pierres qui s’avancent jusqu’au milieu du fleuve,
laissant un passage libre pour les barques. En outre, son cours est obstrué par des
îles, des banquises et des tournants. Il faut savoir esquiver toutes ces difficultés pour
sortir de ce labyrinthe dangereux.
Un voyageur du xvie siècle, Beauplan, qui a passé ces cataractes, met en doute
l’exactitude de la relation de Constantin et déclare qu’il est impossible de les franchir
à gué.
$ ^.a' étudié les treize cataractes, je les ai toutes remontées .contre le courant.
A première vue, cet exploit semble impossible, car il y a des chutes de sept,à huit
pieds. On comprend quelle expérience il faut avoir du gouvernail pour s’en tirer !
Aussi les cosaques ont-ils pour coutume de n’accepter une nouvelle recrue que
lorsqu’elle a fait ses preuves en passant les catadoupes. Ces cataractes sont formées
par une série de rochers qui coupent le Dniéper, les uns sous le courant, les autres
à fleur d’eau et les troisièmes dépassant le fleuve de huit à dix pieds et si rapprochés
les. uns des autres qu’ils ressemblent à une digue. Au printemps, lors de la
fonte des neiges, le fleuve couvre toutes les cataractes, à l’exception de celle de