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 Les cataractes,  Descriptions  d!auteurs  anciens. 
 Un  ingénieur français  du rm* siècle  aux cataractes. —  Diverses manières de  les franchir. 
 L e passage des  cosaques. —   Les  pilotes  des  cataractes. —  La cataracte Nenàsitetz  (l’inassouvie)., 
 y  e s  cataractes  du  Dnieper occupent  soixante-cinq  verstes  elles' commencent  au  
 L   village  de Kamenta,  à  sept kilomètres  au  sud d’Ékathérinoslav,  el  finissent prés  
 de  la  colonie allemande de Kitchkasse.  Ce sont des  rangées  de  blocs  de  pierre  jetés  
 au  travers  du  fleuve  d’une  rive  à  l’autre,  formant  ainsi  une  série  de  gradins.  
 Plusieurs  de  ces  catadoupes,  comme  la  cataracte  de  Nenasitetz,  comptent  douze  
 de  ces marches  colossales  et  s’étendent  sur  une  longueur  de plus  d’un  kilomètre. 
 Lorsqu’une  barque  franchit  une  de  ces  chutes,  elle  est  emportée  avec  une  
 vitesse vertigineuse  d’un  gradin  à  l’autre,  pivotant  sur  elle-même, craquant,  gémis-,  
 sant, se  remplissant  d’eau sous les  tourbillons de cascades éçumantes. Les matelots',  
 dans  le  fracas  des  eaux, n’entendent pas  la  voix  du  pilote  et  doivent  régler'leurs  
 manoeuvres sur le mouvement de ses  mains. 
 A  côté de ces cataractes  au nombre  de  neuf,  le Dniéper  en  cet  endroit présente  
 des  barrages  naturels  formés  de pierres  qui  s’avancent  jusqu’au milieu  du  fleuve,  
 laissant un passage  libre pour les barques.  En  outre,  son  cours  est  obstrué par  des  
 îles,  des banquises et des tournants.  Il faut savoir esquiver toutes ces difficultés pour  
 sortir  de  ce  labyrinthe dangereux. 
 Un  voyageur du  xvie  siècle, Beauplan,  qui  a passé  ces cataractes, met  en doute  
 l’exactitude de la relation de Constantin et déclare qu’il est impossible de les franchir  
 à  gué. 
 $ ^.a'  étudié  les  treize  cataractes,  je  les  ai  toutes  remontées .contre le  courant.  
 A  première vue,  cet  exploit semble  impossible,  car  il  y   a  des  chutes  de  sept,à huit  
 pieds. On  comprend quelle  expérience il faut  avoir  du  gouvernail pour  s’en  tirer !  
 Aussi  les  cosaques  ont-ils  pour  coutume  de  n’accepter  une  nouvelle  recrue  que  
 lorsqu’elle  a  fait ses preuves en  passant  les  catadoupes.  Ces cataractes sont  formées  
 par une  série de rochers  qui  coupent  le Dniéper,  les uns  sous le  courant,  les autres  
 à fleur d’eau et les troisièmes dépassant le fleuve  de huit à dix pieds et si  rapprochés  
 les.  uns  des  autres  qu’ils  ressemblent  à  une  digue.  Au  printemps,  lors  de  la  
 fonte  des  neiges,  le  fleuve  couvre  toutes  les  cataractes,  à  l’exception  de  celle  de