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 d’Alaoun occupe une situation géographique exceptionnelle,  étant le plateau central  
 le  plus  élevé  de  la  Russie  d’Europe,  où  les  fleuves  les  plus  importants,  la Volga,  
 le  Volkhoff,  la Dvina  occidentale,  la  Dvina  du  Nord  et  le  Dniéper  prennent  leur  
 source. 
 Ce plateau était tout indiqué  comme emplacement  d’une  grande-ville,  destinée  
 à servir  d’intermédiaire entre l’Orient et l ’Occident. Ce rôle est dévolu  au Seigneur,  
 le grand Maître Novgorod. 
 Les  habitants  de  cette  première  république  slave,  grâce  à  cette  abondance  de  
 voies fluviales,  se dispersaient en tous  sens,  non seulement dans le dessein d’étendre  
 leurs relations commerciales, mais pour implanter la domination de leur république  
 le plus  loin possible. 
 Au xive siècle,  la République de Novgorod comprenait tous  les territoires allant  
 au  nord, jusqu’à Arkhangel,  à  l’est, jusqu’à  Perm. Tous les habitants de Novgorod,  
 ceux même  qui  émigraient  dans d’autres  localités restaient  de  libres  citoyens  de  la  
 grande  ville,  tous égaux,  ayant  le droit de prendre part  aux  actes du  gouvernement  
 et  de  dominer  sur  les  terres  et sur  les  peuples  conquis. 
 L ’autonomie  du  grand Novgorod  reposait sur  le  vetche,  l’assemblée populaire.  
 Chaque  année,  le  vetche  élisait  un possadnik'(bourgmestre), qui  avait  droit  de  vie  
 et  de mort,  signait  les traités,  mais  demeurait responsable  devant  le vetche. 
 Le gouvernement  ecclésiastique était confié au vladiko  (l’archevêque),  qui.était  
 le conseiller  des possadniks sans  avoir  le  droit d’intervenir  dans  les  actes  civils.  La  
 République  de N ovgorod  eut  de fréquents rapports  avecT’Europe occidentale  et  fit  
 partie de la Ligue  hanséatique.  Plusieurs  chansons  de'geste  russes  ont  été dédiées  
 aux marchands de Novgorod,  en particulier, celle de Sadko dont  la fantaisie-populaire  
 a  fait un  héros  épique plein de vaillance  et  de  fermeté. 
 Sadko était  un pauvre guzlar, pour qui jouer  aux festins  somptueux et charmer  
 les soirées des  riches par la musique et les chansons  était un gagne-pain  et une joie.  
 Un jour,  on  cessa  de  le  convier  aux  fêtes.  Sadko  en  fut  attristé;  il  alla  sur  le  lac  
 Ilmen,  s’assit  sur  la  pierre  blanche  et  se mit  à  jouer  de  sa  guzla.  Tout  à  coup  les  
 vagues  du lac se  soulevèrent.  Sadko,  surpris, cessa de  jouer  et  retourna  à  la  ville. 
 Plusieurs  jours  se passèrent et pourtant personne  ne  songeait  à  convier  Sadko  
 à des  festins.  Profondément  attristé,  il  revint  au  bord  du  lac  et  joua  de  nouveau  
 de  sa  guzla. Aiissitôt l’eau  s’agita.  Sadko  voulait s’enfuir,  lorsqu’il aperçut un jeune  
 homme,  très  beau,  qui  n’était  autre  que  le  dieu  de  ce  lac.  Le  jeu  de  Sadko  avait  
 charmé le  dieu du  lac llmen,  qui  voulut  l’en  récompenser.  Il l’envoya  à Novgorod  
 auprès  des  riches marchands pour parier  avec  eux  que le  lac Ilmen  contenait  des  
 poissons  aux  écaillés  d’or. 
 «  Les marchands,  qui n’ont  jamais  vu un  tel miracle, le nieront;  mais  il y   a au  
 fond  du  lac  beaucoup de  trésors que le  dieu  du  lac ne  révèle  qu’à  ses  élus.  » 
 P E T IT E   F IL L E   DE  MOUJIK.