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 labourés,  sa  moisson  plus  vite  rentrée,  et  son  blé  moulu  plus  fin  que  ceux  des  
 Russes. 
 Les  Tchérémisses  sont  les  plu?  anciens  habitants  de  ces  rives  de  la  Volga. 
 T  chérémisses. 
 Nestor,  un  des  premiers  chroniqueurs  slaves,  en parle déjà  en  indiquant  les  lieux  
 qu’ils  occupaient  et  ils  sont  encore  à  peu  près  tels  qu’ille s   a  décrits,  ou  peu  s’en  
 faut.  Leurs  fêtes  et  leurs  cérémonies  présentent  un  mélange  hétérogène  de  rites  
 chrétiens  et  de superstitions païennes. Par exemple,  la veille de Noël,  ils se glissent  
 la  nuit  dans  la  bergerie  et  cherchent  â  saisir  dans  l’obscurité  la  jambe  d’un 
 mouton;  si  elle  est  bien  fournie  de  laine, l’année  sera  abondante;  si  elle est  nue,  
 c’est un présage  dé  disette.  Encore  plus  curieuse  est  leur  coutume  de  faire  jeûner  
 le  bétail  le mercredi  de  la  Passion;  ils  donnent  de  l’argent  aux  morts  pour  leur  
 permettre  de payer  leur passage dans  l’autre monde et  sacrifient une poule. 
 Les  Votiaks,  qui  leur  ressemblent  beaucoup,  sont  encore  plus  superstitieux  
 et  ne  voient partout  que  des  signes  de malheur.  Le  mercredi  et  le  vendredi  sont  
 des  jours  néfastes;  l ’heure  du  dîner  est  aussi  une  heure  maudite.  Quand  il  tra- 
 K a z a n .   —  Tchérémisses. 
 verse une  rivière,  le  Votiak  a Isoin  de  cueillir  une  poignée  d’herbe  et  de  la  jeter  
 'dans  l’eau,  en  criant  :  « Ne me  retiens pas.  »  .. 
 La  peuplade  la  plus  intelligente  de  la population  autochtone  de  la Volga  est  
 celle des  Mordvas;  ils  sont  beaux,  forts,  parlent  bien  le  russe  et  ont  de  la  facilité  
 pour apprendre les langues  étrangères. Ils  s’habillent comme  les Russes,  seulement  
 la coiffure  des  femmes  se  distingue  par  un  bandeau  orné  de pièces  de monnaie  et  
 de  plaques  de  laiton.  Les  jeunes  filles  portent  leurs  cheveux  en  plusieurs  nattes  
 entremêlées de  rubans  et de  pièces  d’argent. 
 Le  Pater  Noster  des  Mordvas  est  très  curieux  :  «  Pass  (Dieu),  très  haut  
 Pass  !  donne-nous  le pain  quotidien ;  donne  tout ce que  je te  demande,  donne-moi