Rybinsk au~ printemps e t en été. — La Bourse. — Malpropreté de la ville. — Importance de ce port.
Nijni-NOvgorod. — Origines de la' foire, — La foire actuelle.
Les hommei-cro.chets. — Une ville de naphte. — Les %ristocrates-fabricants.
. . Les mendiants de la foire. — Décadence' de la foire.
Il faut voir Rybinsk au printemps et-en été, quand la navigation sur le fleuve
est' en pleine activité. La Volga atteint ici 23o sagènes et se couvre d’une foule de
^vaisseaux, serrés les uns contre, les autres de façon à former une sorte de plancher
permettant de passer d’une rive à l’autre, comme sur un pont. Quelle variété
présentent les différentes pièces de ce vaste radeau! Ici, une beloserka, venant du
Nord et se distinguant par l’élégance de ses formes, la sveltesse de ses mâts élancés
et son air coquet; tout à côté un lourd chitik à fond plat, à bcfrds verticaux, soulève
son pont en dos d’âne. Plusieurs bateaux, pareils à des chalands, portent des
maisonnettes flottantes; d’autres, sans pont, forment de longues et larges barques.
Mais tous ces bâtiments divers sont ornés de sculptures ajourées, que le moujik
excelle à tailler avec la hache ou le couteau, car il emploie rarement le ciseau.
C ’est en mai, juin et juillet que les vaisseaux affluent à Rybinsk, il en arrive
chaque année de la Volga inférieure une dizaine de milliers, et la population de la
ville, qui ne dépasse pas une vingtaine de mille âmes en temps ordinaire, s’élève
alors à deux, cent mille. Cette agglomération de vaisseaux et de gens est occasionnée
par le fait que le chenal de la Volga à Rybinsk baisse subitement, et que tous les
grands bâtiments doivent décharger leurs marchandises dans de plus petits
bateaux, qui suivront la Volga jusqu’à Tver et de là descendront par d’innombrables
canaux.
Le port de Rybinsk s’étend sur plusieurs kilomètres et se partage en diverses
sections, dans lesquelles les vaisseaux sont amarrés et classés selon la nature de
leur chargement, et selon leur destination. Saris cette distribution méthodique, il
serait impossible de se reconnaître au milieu des quatre mille bateaux qui encombrent
souvent la rade. Ce qui frappe dans cet amoncellement de vaisseaux, c’est
que les moindres affluents de la Volga, les plùs petits canaux, ont des bateaux de
formes spéciales dont les équipages s’ingénient à se distinguer les uns des autres
par quelques'détails d’ajustement. Le trafic consiste principalement en blé, farine,