
 
        
         
		En  entrant dans  la cathédrale,  le  tsar  et  la  tsarine  se  signent  trois  fois,  s’agenouillent  
 trois fois  et  baisent les  icônes ;  puis  ils  vont  s’asseoir  sur  les  trônes  des  
 tsars Mikhaïl  Féodorovitch  et Alexis Mikhaïlovitch,  les  deux  premiers  RomanofF,  
 dressés  au milieu de  la  cathédrale. 
 Les archevêques,  les  archimandrites,  les  évêques,  tout le  clergé,  s’échelonnent  
 du  trône aux portes  et  les choeurs  entonnent le  psaume du  tsar. Alors  commencent  
 les cérémonies  du  couronnement. 
 Le  métropolite  de  Novgorod monte  à  côté  du  trône,  tout  près  du  tsar,  et  le  
 prie  de dire  à  haute  voix  la  confession  de  la  religion  orthodoxe  et  ensuite  de  lire,  
 dans un livre  qu’il  ouvre devant le souverain,  le  symbole de  la  foi. Aussitôt après,  
 le  métropolite  dit  : 
 —   Que  la bénédiction du  Saint-Esprit repose  sur  toi !  Amen. 
 Le  tsar  enlève  de  son cou  le  collier  de  l’ordre de  Saint-André,  le  tend  à  l’un  
 des assistants  et ordonne qu’on le revête  de  la  pourpre  impériale  avec  le collier  de  
 diamant  du même  ordre. 
 Une  fois  revêtu  de  la  pourpre,Nle  tsar  incline  la  tête,  et  le  métropolite  de  
 Novgorod,  lui  posant  les  deux mains  en  croix  sur  la  tête,  dit  deux  prières.  A   la  
 fin  de  la  seconde prière,  l’empereur donne  l’ordre  qu’on  lui  apporte  la  couronne. 
 Aussitôt  le dignitaire  qui  a porté  la  couronne  pendant la  procession  la  remet  
 sur un  coussin  au métropolite  de Novgorod,  qui la  présente  au  tsar.  L ’empéreur  
 prend  la couronne sur  le  coussin  et  la  pose  sur  sa  tête  pendant  que  le  métropolite  
 de Novgorod lit  un  discours dans un livre. Le tsar donne de  nouveau l’ordre qu’on  
 lui  apporte  le  sceptre  et  le  globe  impérial.  Ces  insignes  du  pouvoir  impérial  sont  
 remis  avec  le même  cérémonial que celui  d e là   couronne.  L ’empereur, tenant  dans  
 la main  droite  le  sceptre  et  dans  la  gauche  le  globe,  reste  un  moment  assis  sur  
 le  trône;  puis,  déposant  les  deux  insignes  sur  les  coussins,  il  fait  demander  
 l’impératrice. 
 La   tsarine  s’agenouille devant  le  tsar sur un  coussin  de velours  cramoisi orné  
 de  crépines  d’or ;  le  tsar,  retirant  de  sa  tête  la  couronne*  en  effleure  le  front  de  
 l ’impératrice,  puis  la remet  sur  sa  tête.  Alors  un  dignitaire  apporte  au  tsar  une  
 petite  couronne  qu’il  pose  sur  la  tête  de  la  tsarine,  et  quatre  dames  d honneur  
 l’assujettissent.  Dans  le même  ordre,  l’empereur  donne  à  l’impératrice  la pourpre  
 et  le  collier de l’ordre de  Saint-André.  Ce  n’est  qu’alors  que  la  tsarine  se  lève  et  
 regagne son  trône. 
 La cérémonie  du  couronnement  est  terminée.  Le  protodiacre  proclame  tous  
 les  titres  de l ’empereur  et  le  choeur chante  :  «  Longue  vie, longue vie!  »  Toutes les  
 cloches  sonnent  et  le  canon  tire  cent  une  salves.  Le  clergé  et  tous  les  assistants,  
 sans  quitter  leurs  places, félicitent  l’empereur en  se  prosternant trois  fois. 
 Quand les  cloches  et  les coups  de  canon  ont  cessé,  le  tsar  descend  du  trône,  
 s’agenouille  et  lit  une prière dans un  livre  que lui  présente  le métropolite  de Novgorod. 
   Aussitôt après,  le  tsar  se  lève, et  le métropolite  s’agenouille,  ainsi  que tous  
 les assistants, pendant qu’il  lit  une prière  au nom  du peuple.  Les  portes du tsar de  
 l’autel  s’ouvrent,  et  deux  archevêques,  entourés  de  protodiacres,  annoncent  au  
 tsar  que  le  moment est venu  pour  lui de  recevoir l ’huile  sainte. 
 Le  tsar  remet  son  épée  à  l ’un  des  assistants,  descend  du  trône  revêtu  de  la  
 pourpre et  s’achemine  vers l’autel.  L a  tsarine le  suit. 
 Arrivé devant Pautel,  l’empereur  reste  debout  sur  un  tapis  d’or  et  le  métropolite  
 de  Novgorod,  tenant  à  la main  la  coupe  de  jaspe  contenant  l ’huile  sainte, 
 M o s co u . —   Baraques des  Rameaux près  du  Musée  historique. 
 oint le tsar sur  le  front,  les yeux,  les narines, les. lèvres,  les oreilles,  les joues  et  les  
 mains,  en disant  : 
 ' :  "-TT-r  Voici le sceau du  don  du  Saint-Esprit. 
 Pendant  ce temps,  le métropolite  de Kiefî essuie  toutes  les  places  qui  ont  été  
 ointes. 
 A   la fin  de  cette  cérémonie,  l’empereur  se place  à  droite  devant  l’image  du  
 Sauveur,  et  l’impératrice  prend  sa  place sur  le tapis  d’or.  Le métropolite  de Novgorod  
 l’oint  sur  le front en  disant de nouveau  : 
 —   Voici  le sceau  du  don du  Saint-Esprit. 
 Le métropolite  de KiefF essuie le  front  de  la  souveraine.