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 de la Russie moderne. 
 Il me reste  encore  à parler de Kieff au point  de vue de son  commerce ;  il  fut un  
 temps  où  l ’importance  commerciale  de  cette  ville  était  immense  en  Russie,  car  
 c’est  au  pied  de  ses montagnes  que  se trouvait  le  célèbre  chemin  que  suivaient les  
 Varègues  pour  se  rendre  en  Grèce;  les  barques  allaient  directement  à  la  mer  
 Noire  d’où  la  riche  Byzance,  la  capitale  de  l ’empire  d’Orient  et  son marché  principal, 
   se  trouvait  à proximité.  Cette  heureuse  situation  géographique  de Kieff  fut  
 sans doute ce qui  attira les Varègues  et les Slaves  sur ses  collines,  car  tous  connaissaient  
 depuis  l’antiquité  le  chemin de  la Grèce.  C’est  là  que  les  habitants  de  Kieff  
 vendaient  leurs  fourrures,  leur miel  et  leur  cire,  recevant  en  échange  des  étoffes  
 précieuses,  des parfums  et le safian. 
 Les guerres des  premiers  princes russes avec les  Grecs  furent amenées par  des  
 conflits  d’intérêts  commerciaux; mais  l’invasion  des  Tatars,  le  développement  de  
 la  féodalité  russe  et  enfin  la  prise  de  Byzance  par  les  Turcs  obligèrent  les  Russes  
 à  s’orienter  vers l’est et  l’ouest. 
 Quant au  commerce  et  à  l’industrie  du Kieff moderne,  on  peut  les  considérer  
 comme nuls.  L ’industrie la  plus importante est  la  raffinerie de sucre et,  comme  les  
 fruits  abondent  dans  ce pays,  Kieff s’est fait une  spécialité de  confitures renommées  
 dans  toute  la  Russie. 
 K i e f f .   —  Saint-Vladimir. 
 LA  VIE  RELIGIEUSE 
 VIII 
 Origines  du  christianisme  en Russie.  —  Réformes  autoritaires de Pierre  le  Grand. 
 Le Synode. — L’empereur Alexandre  Ier  et l'arkhierei Ambroise. —  Le clergé  noir  et  le  clergé  blanc.  
 La vie du  pope.  —   Le Raskol. 
 Ki e f f ,  nous l’avons dit,  a été le  berceau du  christianisme  en Russie;  on  ne  sait  
 pas  exactement à  quelle  date  la  religion  chrétienne  a  pénétré  dans  ce  pays  
 slave;  mais  on possède un traité conclu  en  945,  entre le  prince Igzor et l’empereur  
 de  Byzance,  qui  renferme  la  clause  suivante  :  «  Qu’aucun  Russe,  baptisé  ou  
 non, ne  se permette  de rompre l’union avec  les Grecs ». Ce  qui prouve qu’il  y   avait  
 déjà  des  chrétiens  à Kieff.  Ce  ne  fut  que  sous  le  prince  Vladimir,  en  988,  que  le  
 dieu  païen  de  Kieff fut  renversé,  battu  publiquement  de  verges,  et que  toute  la  
 population  de  la  ville  fut  baptisée  en  masse  dans  les  eaux  du  Dniéper.  L ’Église  
 russe fut fondée sous les auspices du patriarche de Gonstantinople dont elle  dépendit  
 pendant des siècles et avec  qui elle  est  toujours  restée  en communion.