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 porphyre. L ’iconostase  est  de marbre  blanc et ornée extérieurement d’icônes,  entre 
 lesquelles  se dressent dix colonnes  
 de  cuivre,  ornées  de  malachite,  
 reposant  sur  des  bases  de  bronze  
 doré  et  surmontées  de  chapiteaux  
 de même métal... 
 Déjà  cette  énumération  de  
 pierres,  et  de  métaux  précieux  ■  
 montre le  luxe  hétérogène de  cette  
 cathédrale qu’on ne  saurait classer  
 dans  aucun  style et invoque 1 opulence  
 de  Saint-Péterspourg  plutôt '  
 que  sa  dévotiorL etsdn   goût, artistique  
 ;  elle porte encore  la marque  
 de  la  nouvelle  capitale,  trop  
 pressée d’acquérir avec Son argent,  
 pour s’en parer, toutes lés, richesses  
 de  l’Orient  et  dé  l’Occident.  Si  le  
 génie  russe  a  déjà  su  manifester  
 avec  puissance  et  éclat  dans  la 
 S a i n t - P é t e r s b o u r g .   —   Pierre  le Grand.  ,    - - i  +-  É p i littérature  son  assimilation  aes  
 idées européennes, il n’en a pas encore été ainsi dans l ’architecture et 1 art décoratif;  
 ce  n’est que tout  récemment,  comme nous le verrons  plus  tard à Kieft, que ces  arts  
 commencent,  à  se  développer. 
 Devant  la  cathédrale  se  
 dresse  sur  la  place  une  statue  
 équestre de Nicolas Ier;  reposant  
 sur un  piédestal  ovale,  entouré  
 des  figures  symboliques  de  la  
 Foi,  la  Jüstice,  la  Force  et  
 la  Religion,  ce  monument  ne  
 donne  pas  d’émotion  esthétique  
 et  n’exprime  pas  non  plus  le  
 règne  qu’il  doit  glorifier,  sans  
 compter  que  l ’exécution  du  
 Cheval  et  du  cavalier  laisse  '  Le  Palais  de  Pëterhoff. 
 beaucoup  à  désirer. 
 Quel  contraste avec  la  statue  de  Pierre  le Grand,  de  Falçonnet,  située  à  peu  
 de  distance,  sur  une  grande  place  près  du  Sénat  et  du  synode !  Comme  le  génie 
 pénétrant du  réformateur est  profondément exprimé par ce cavalier matant si énergiquement  
 le  fougueux. coursier,  qui  
 se  dresse  sur  l’énorme  bloc  de granit,  
 et  qu’il  oblige  à  courir  au-devant  de  
 l’Europe ! 
 Les  Pétersbourgeois  sont  encore  
 fiers  du  Jardin  d’Été,  du  Palais  
 d’Hiver, de la colonne d’Alexandre I",  
 de l’arc triomphal  du  Palais  de  l’état-  
 major,  du  nouveau  Conservatoire... 
 Je  sais  que  tout  ce  qui  rappelle  le  
 clocher  est  cher  au  coeur  du  citadin,  
 mais  l ’artiste,  l’étranger qui cherchent  
 le  hean,  l ’original  n’y   trouveront  pas  
 leur compte. Seul l’Hermitage, d’abord  
 comme  édifice;  avec  ses  énormes, cariatides  
 monolithes  de'granit, gris  et  
 ses  pavés  de,  mosaïque,  piquera .leur  
 curiosité;  puis  le  musée,  lui-même  
 ■  captivera  leur  attention.  Ne  suffit-il  
 pas  pour  cela  que  je   VOUS  dise  que  ^  p é t e r h o f f .   —  Fontaine  du  Jardin  inférieur. 
 l’Hermitage  renferme  quarante  chefsd’oeuvre  
 de  Rembrandt  et  autant  de  toiles  de  grande  valeur  de  Rubens.  Les 
 écoles  italienne  et  espagnole  y   sont  
 peu  représentées;  en  revanche,  
 l’école  française  du  dix-septième  et  
 du  dix-huitième g ÿècle  y   occupe  
 une large place : vingt-huit tableaux  
 de  premier  ordre  de  Poussin,  une  
 douzaine  de  Claude  Lorrain. 
 Les  peintres  russes,  comme  je  
 l’ai  dit,  sont pour  la  plupart réunis  
 à Moscou dans la galerieTretiakoff;  
 on montre cependant à  l’Hermitage  
 le Dernier  jour  de  Pompéi  de  Bru-  
 loff, qu’on présente  comme  le  chef-  
 d’oeuvre,  de  l’école  russe,  bien  
 qu’il  ait  toujours  été  discuté  et 
 A  P é t e r h o f f .   intérieur de la maison impériale de Bains.  ^   ^   a c w e U em e n t   é d i p s é   p a r 
 les oeuvres  de  maîtres  comme Répine, Wasnetzoff,  Veretchaguine  et  d’autres.  Les