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 franchissant  les plus hautes montagnes. 
 Le meilleur moment  pour  l ’extermination  des  sauterelles  est  celui  de  la  première  
 mue,  quand  la  voracité  de  la  larve  dépasse  tout  ce  qu’on  peut  imaginer  :  
 l'herbe,  le  blé,  les  feuilles,  la  jeune  écorce  des  arbres,  les  pousses,  les  pommes  de  
 terre,  les  fèves et même le lin,  les  vêtements  et  le  cuir sont dévorés'et disparaissent  
 en  quelques  instants.  Gomme  la  sauterelle  détruit  tout  avec une  rapidité  inconcevable, 
   elle  est  perpétuellement  en mouvement  :  avant  d’avoir  des  ailes,  elle  saute  
 avec  une persistance  étonnante,  et  aucun  obstacle  ne  peut  l’arrêter.  Elle nage  dans  
 les  fleuves,  elle  grimpe  sur  les  maisons,  le  feu même ne  la  retient  pas,  parce  que  
 la  masse  de  tous  ces  corps  agglomérés  éteint  les  flammes.  La  vue  de  la  larve,  
 quand elle voyage, est  encore plus  terrible  et  plus^ surprenante  que  celle  de  la  nuée  
 de  sauterelles. 
 Lorsque  la  larve  apparaît  dans  un  arrondissement,  les  autorités  appellent .au  
 combat  tous  les  êtres  vivants,  hommes,  femmes  et  enfants,  qui  la  cernent  et  là  
 refoulent  vers  un  profond  fossé  creusé  pour  la  recevoir ;  tous  sont  armés  pour  
 cette  lutte  de  tout  ce  qui  leur  est  tombé  sous  la  main  :  chiffons,  sacs,  balais  et  
 pelles.  Seulement ce procédé  exige un  grand  concours  de  gens;  aussi  a-t-on  imaginé  
 une  sorte  d'attrape-sauterelles,  formé  par  un  large  sac  dont  l’ouverture  est  
 maintenue par un cadre  de  bois  carré :  les insectes qui s’y  engouffrent étourdiment  
 sont  sûrs  de  n’en  pas  ressortir  vivants- 
 Types  de  la  Petite-Russie. 
 LES  C O S A Q U E S 
 VI 
 Les  Cosaques.  —  Leurs  origines.  —  La  setch  des  Zaporogues. 
 Physionomie  des  Cosaques.  —  Pougatcheff. 
 La  fin  de  la  cosatchina. 
 Organisation  actuelle  des  Cosaques. 
 L a   femme  cosaque  autrefois  et aujourd'hui. 
 Les  voïskos.  —   Fausse  réputation  des  Cosaques. 
 Souvenirs  personnels. 
 Le  Dniéper  est  le  berceau  de  la   Cosatchina;  c’est  sur  ses  bords  et  surtout  
 autour de  ses  cataractes  que  ces  guerriers  Ont pu  trouver  un  abri  sûr pour y  
 développer  librement  leurs institutions;  aussi est-il  impossible de parler du Dniéper  
 et  de  passer  sous  silence  les  Cosaques. 
 Ces  guerriers  ont  joué un  rôle  important  dans  l’histoire  de  la Russie,  ils  ont  
 plus d’une  fois  décidé  du  sort  de  l’empire,  suivant  qu’ils  se  rangeaient  du  côté  des  
 Russes  pour  combattre  les  invasions  des  Tatars  et  des  Turcs,  ou  qu’ils  s’enrôlaient  
 sous  la  bannière  polonaise  et  tenaient  le  tsar  en  échec. 
 Aventureux,  indépendants,  ils  ont  su,  même  en  devenant  sujets  russes,  faire  
 respecter  leurs  anciennes  libertés  et  conserver  jusqu'à  ce  jour  quelques-uns  de  
 leurs  anciens  privilèges. N’avons-nous pas  vu  tout  dernièrement  le  cosaque  Atchi-  
 noff,  chez  qui  l’esprit  d’aventure  est peut-être un  cas  d’atavisme,  menacer par  son  
 audace  de  compromettre  la paix  européenne ? 
 L ’origine  des  Cosaques  est  obscure;  on  a  beaucoup  discuté  sûr  leur  nom,  et  
 les  érudits ont  fait  assaut d’imagination  pour  lui  trouver  des  étymologies  plus  fantaisistes  
 les unes  que les  autres.  Les uns font  venir le mot  cosaque d’un.terme  tatar  
 qui  signifie  homme  armé,  d’autres  d’un  mot  polonais  qui  veut  dire  bouc,  parce  
 que  les  Cosaques  se  couvraient  de  la  peau  de  cet  animal.  D’autres  enfin  ont  
 avancé  que  cosaque  devait  venir  de  kassa,  un  petit  promontoire;  quelques-uns  
 même  se  sont  avisés  que  cosaque  ressemblait  beaucoup  au  mot  espagnol  casaca,  
 d’où  nous  avons  fait  casaque ;  en  effet,  les  Cosaques  portent  un  vêtement  qui  a  
 la  forme  d’une  casaque. 
 Comme  il  se  trouve  dans  le  Caucase  un  territoire  qui  s’appelle  Kassaki,  on