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 les  branches  baissées  duquel  on  a  placé  une  table  pouvant  porter  le  couvert  de 
 soixante personnes. 
 De  Goursouff  on  fait  l’ascension  
 de  l’Âïou-Dagh,  couronné  de  
 forêts  impénétrables,  sillonne  de  
 cascades  et  de  torrents,  sortant  des  
 ruines de murs cyclopéens,  vestiges  
 d’une  ancienne  forteresse  grecque.  
 On  assure  que  sur fa  mer  Noire  il  
 y   a  un  point.-d’où  l’on  embrasse  
 d’un  coup  d’oeil  l’Aïou-Dagh  de  
 Crimée  et  le  Karamvise  de  l’Asie-  
 G o u r s o u f f .  —   La montagne  d e   rûurst  Mineure. 
 La   rive  méridionale ne  justifie  
 pas  tout  à  fait  son nom,  elle  regarde  beaucoup  plus- l ’Orient  et  l ’Occident  que  le  
 Midi,  et  en  plusieurs  endroits  les montagnes  ne  sont pas  assez  hautes pour  abriter  
 des  vents  froids  fa   vallée.  A   Kertch  seul,  le  mont  Mithridate  mérite  quelque 
 Kertch  et  la montagne  de  Mithridate. 
 attention  à  cause  des  souvenirs  historiques  qui  s’y   rattachent  et  des  fouilles  pratiquées  
 dans  ses  kourgans;  mais  la  vraie  Crimée  ne  commence  qu’à  Théodosie,  
 d où  les  montagnes,  tantôt  plus  hautes,  tantôt  plus  basses,  s’étendent  jusqu’au:  
 couvent  de  Saint-Georges  sur  un  espace  de  170  kilomètres. 
 L A   C R IM É E .   •  ~  ¡ ¡ j 
 On peut diviser  cette  rive  montagneuse  en  six régions  :  la première,  allant  de  
 Théodosie au  cap  Tehouban-Basta,  comprend  32  kilomètres;  elle  est  froide,  ses  
 montagnes sont insignifiantes et la  rive  est plutôt tournée vers  l’est.  La température  
 moyenne à Théodosie, en  janvier  et  en février, descend au-dessous de zéro et  atteint  
 quelquefois vingt degrés  de froid. 
 Du  cap  Tchouban-Basta  jusqu’à  Alouchta,  il  faut  compter  52  kilomètres;  les  
 cimes  s’élèvent  plus  haut  et presque  toute  la  rive  regarde  le midi.  Ensuite  vient  
 la  région  de  34  kilomètres  d’Alouchta  jusqu’à  Aï-Todor.  Là  se  trouvent  les  plus 
 C r i m é e .   —   Panorama  de  Kertch 
 célèbres  stations  hivernales  et  les  châteaux  de  la  Crimée  :  Alouchta,  Goursouff,  
 Massandra,  Yalta,  Livadia,  Oreanda.  Ces  stations  sont  très  abritées,  étant  toutes  
 nichées  au  flanc  de  la montagne  dans  l ’amphithéâtre  de  rochers. 
 Enfin les  deux derniers  fragments  d’A ï-Todor  jusqu’au  cap  Phoros,  28  kilomètres, 
   et  du  Phoros  jusqu’au  couvent  Saint-Georges,  25  kilomètres.  Cette  derr 
 iè r e   région n’est guère  abritée; mais,  en  revanche, celle d’A ï-Todor à Phoros peut  
 passer  pour  la  Sicile  de  la  Crimée  et  présente  la  station  la  plus  chaude,  celle  
 d’Aloupka,  le  Palerme  de  la  Tauride. 
 Dès  qu’on  quitte  Yalta  pour  aller  à  Aloupka,  les  montagnes,  qui  s’étaient  
 écartées  autour  de  la  ville,  se  resserrent  de  nouveau,  et  le  touriste,  après  avoir  
 traversé  un  petit  bois  d’arbrés  rabougris  au  feuillage  épais,  se  trouve  dans