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 élevée.  Le  bouleau  sur  lequel  on  avait  trouvé  le  sac  fut  arraché  avec  ses  racines  
 et  brûlé ! 
 Heureusement,  ces  sectaires  deviennent  de  plus  en  plus  rares.  La Russie  n’a  
 plus  à se préoccuper  de  ce  Raskol,  fruit  du  servage,  qui  n’a  plus  sa  raison  d’être  
 depuis  que  les grandes réformes d’Alexandre II  permettent à la  lumière de pénétrer  
 dans  la masse des paysans  affranchis. 
 Actuellement  le  moujik  est  par-dessus  tout  avide  d’instruction;  il  veut  lire  
 1 Evangile et le commenter  librement;  si  quelque chose pouvait le  séduire,  ce serait  
 plutôt  le  protestantisme  rationaliste. 
 Les  actes,  fanatiques  des  bégouni,  des  skoptzi,  ne  sont  plus  que  des  ’cas  
 d atavisme. La Russie paye  encore  aujourd’hui,  par  le  sacrifice  de  ses  emmurés  et  
 de  ses  brûlés,  les  fautes  d’un passé  trop  récent. 
 Tour^verte  du  couvent  Ipatievski. 
 Au  marché  de  Kichinev 
 LA  B E S S ARA B I E 
 IX 
 La  Bessarabie  au moment de  son  annexion  à  la  Russie. —   Population  hétérogène. 
 Kichinev et ses  environs. —  La  Bessarabie du Nord. — La boue de  Beltzi. 
 Une promenade  nocturne.  — Akkerman. —  Ovidiopole. 
 t   o r s q u e   la  Russie,  en  1806,  occupa  la  Bessarabie,  le  centre  de  cette province  
 1  y  était soumis au  gospodar moldave,  qui n’était, en réalité,  qu’un  fermier  général  
 du  sultan  et  était  toujours  élu  par  les  Grecs  de  Gonstantinople.  Le  sud  et  les  
 arrondissements  actuels,  Ismaïlski,  Benderski  et  Akermanski,  s’appelaient  alors  
 Boudjak  et  étaient occupés  par  des  Tatars nomades. 
 En  1808,  le  gouvernement  russe  envoya les  Tatars  en  Crimée  et  les remplaça  
 par  des  Allemands, des  Bulgares,  des  Tziganes  et  même  par  des  Albanais.  Le  
 nord,  actuellement  l’arrondissement  de  Khotinski,  était  occupé  par  des  Turcs,  
 gouvernés  par  des  pachas.  Lors  de  l’entrée  des  Russes  en  Bessarabie,  des  Petits-  
 Russiens  de  la  Bukovine  et  de  la  Galicie  succédèrent  aux  Turcs.  L ’élément russe  
 se  composait  exclusivement  de  fugitifs  serfs,  d’ailleurs  peu  nombreux.  La  Bessarabie  
 est  encore  aujourd’hui,  d’après  M.  Diedloff  qui  l’a  récemment  visitée,  le